Les manifestations revendiquant la prise en charge de la langue et la culture amazighes prennent une tournure dramatique dans la ville de Bouira.
Depuis trois jours, la ville de Bouira est sous tension. La raison : les manifestations initiées par les étudiants de l’université de Mohand Oulhadj de Bouira pour dénoncer le refus des députés de la majorité d’allouer un budget supplémentaire pour l’enseignement de Tamazight ont tourné en affrontements avec les services de sécurité avant que la situation ne dégénère hier, avec l’intervention d’une partie des étudiants et quelques habitants de la ville pour soutenir les services de sécurité, indiquent des témoins. Dépassée par les événements, la direction de l’université décide alors de suspendre toutes les activités pédagogiques, culturelles et sportives. Des appels ont été lancés aux étudiants pour rentrer chez eux et de prendre des vacances avant l’heure.
Priés de rentrer chez eux, les étudiants quittent leurs résidences universitaires. En routes vers les stations de bus, des étudiants et des étudiantes ont été attaqués et agressés par des groupes de jeunes issus de la cité des 140 logements, précisent nos sources.
Aussitôt informés, les habitants des villages et communes dont sont issus les étudiants victimes de l’agression tiennent en pleine nuit, des assemblées générales d’urgence et décident de venger leurs enfants. Dès la matinée de ce mercredi, des dizaines voire des centaines de personnes ont pris pour cible le quartier des 140 logements. Des affrontements ont été signalés à l’entrée du quartier en question. Des appels aux renforts ont été lancés des deux côtés. Le pire a été évité de justesse après l’intervention d’un ‘’comité de sages’’ de la région, des élus locaux des services de sécurité, soulignent nos sources.