Les médecins ont critiqué« la politique de la rumeur et le ton de la menace » adoptés par le ministère de la Santé.
Les représentants du Collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA) ont dénoncé, lors d’une conférence de presse tenue ce dimanche, la « malhonnêteté » du ministère de l’Enseignement supérieur qui vient de programmer une session d’examens de rattrapage entre le 1er et le 19 juillet prochain.
La représentante du CAMRA, Dr. Zehira Afiri, a dénoncé le fait que ledit ministère affiche un nouveau programme d’examens, alors que les médecins sont en grève depuis sept mois et qu’ils n’ont pas eu cours. « Logiquement nous sommes dans une situation d’année blanche, mais le ministère préfère l’appeler année invalide. Ce dernier nous donne un statut de doublant à cause duquel nous perdrons 30% de nos salaires, et si un résident refait réellement l’année il sera donc exclu car il a déjà perdu l’année en cours», a souligné le Dr Afiri. A cet effet le Dr Hamza Boutaleb a affirmé qu’il y a eu des échos de la base selon lesquels cet examen sera boycotté et que des assemblées générales se dérouleront aujourd’hui et demain pour prendre une décision.
D’après les intervenants du CAMRA, le ministère de l’enseignement supérieur a notamment exigé la réinscription des médecins résidents concernés par le DEMS (Diplôme d’études médicales spécialisées), « or, ces médecins se sont déjà inscrits pour le premier examen boycotté » a précisé Dr. Meriem Hadjab en s’interrogeant sur l’objectif de cette demande de réinscription. « Le ministère exige aussi la signature d’un engagement contraignant le signataire à ne pas boycotter le DEMS prochainement. C’est une guerre psychologique dans le but de deviser nos rangs », ajoute le médecin. Selon elle, le département de Tahar Hadjar ne fait qu’accentuer le problème. De plus, « ce nouveau planning ne répond pas aux normes des examens ».
De son côté, le Dr Mohamed Taileb a affirmé que le blocage et l’absence de dialogue ne viennent pas des médecins résidents grévistes mais de la tutelle « nous voulons un dialogue sérieux, fructueux et inconditionné pour trouver une solution définitive à ce problème », a-t-il indiqué. « Nous avons rejeté l’appel au dialogue sous condition du ministère de la Santé car nous n’avions aucune garantie », a-il-ajouté. Il aussi critiqué « la politique de la rumeur et le ton de la menace adoptés par la tutelle ».