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Algérie- Les partis de l’opposition rejettent catégoriquement le plan d’action du gouvernement

Par Yazid Ferhat
septembre 17, 2017
Algérie- Les partis de l’opposition rejettent catégoriquement le plan d’action du gouvernement

En marge de la présentation du plan d’action du gouvernement, par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, à l’Assemblé Populaire Nationale (APN), les partis de l’opposition ont signifié leur rejet catégorique du «  projet du gouvernement pour l’application du programme du Président de la république ».

 

L’hémicycle a affiché presque complet ce jour de dimanche 17 septembre. Tout le monde était attentif pour voir comment le Premier ministre va s’employer à convaincre les députés d’approuver son plan d’action pour sortir le pays de la crise financière et économique dans laquelle il patauge depuis au moins deux ans.

Le député du Front des forces socialistes (FFS), Djamel Behloul, a défini le discours du Premier ministre devant les députés de « non-sens ». Il a déclaré que la crise que traverse le  pays n’est pas seulement financière et économique conjoncturelle, comme le prétend le gouvernement, mais bien  une crise politique et une crise de perte de confiance ».

Pour le député du parti historique de l’opposition, « la seule solution pour sortir le pays des griffes de la crise est de réunir toutes les forces du pays et de s’assoir autour de la même table pour écrire un nouveau pacte politique et économique pour aller vers la deuxième république ».

Entre la vraie crise et la fausse, le député du FFS qualifie la démarche du gouvernement de « jeu de ping-pong ». « Le gouvernement avoue l’existence de la crise, mais demande aux Algériens de ne pas s’inquiéter. Le gouvernement propose une solution à la crise financière, qui est en elle-même une problématique financière et économique », s’étonne Djamel Bahloul, en concluant, que son parti rejette sur le fond cette proposition du Premier ministre.

Le RCD met en garde contre l’arnaque

De son côté, le Secrétaire général du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD)  Mohcine Belabbes, a déclaré que « le discours du Premier ministre est une commercialisation du « mensonge ». L’essentiel du plan d’action qu’il a présenté nous l’avons déjà entendu par le passé, voir même avant la révision de la constitution de 2008, avec une seule nouveauté qui est celle du financement non-conventionnel ».

Pour Mohcine Belabbes, « le recours au financement non-conventionnel est une arnaque et l’outil de la planche à billet est une création de la fausse monnaie qui va tomber entre les mains des oligarques, parce que si c’était vraiment une solution, tous les pays qui traversent une crise vont imprimer leur monnaie », soulignant que « le redressement de l’économie algérienne doit aller vers des réformes structurelles, mais aussi, il faut rétablir la confiance du citoyen vis à vie des institutions de l’Etat ».

« Le recours au financement non-conventionnel, va piéger les générations futures », afirme le député du RCD, justifiant que « nous allons assister très rapidement à une augmentation généralisée des prix et assister à une dévaluation plus accrue du dinar. Mais aussi, il va y avoir une perte de confiance des opérateurs économiques étrangers et une inflation à deux, voire trois chiffres dans les trois années à venir ».

Les questions qui fâchent le parti El Adala

Pour Lakhdar Benkhellaf, député du parti El-Adala, « le plan d’action du Gouvernement est rempli de questionnements et de problématiques. Pour nous, on aurait aimé voir un plan d’action qui parle du combat contre la délinquance économique ».

En s’étalant sur l’incohérence des déclarations du Premier ministre, Lakhdar Benkhellaf indique que « les plans d’action étudiés par le parlement en juin dernier et celui d’aujourd’hui se contredisent ».Et d’ajouter que son parti se pose la question sur « le sort de la séparation de l’argent et la politique (proposé par Tebboune), sur la question de l’argent informel, sur l’évasion fiscale estimé à 12 000 milliards DA et sur les crédits donnés durant les années de la stabilité financière ». Selon lui, si le gouvernement s’occupe de ces problématiques sérieusement, on pourra éviter le recours au financement non-conventionnels proposé aujourd’hui ».

D’un ton ironique, le député a traité la crise que l’Algérie traverse actuellement de « pas conventionnelles », alors que pour lui, « les solutions ne doivent pas être non-conventionnelles ».

Le PT prudent dans sa décision

Pour Ramdane Taazibt, député du parti des travailleurs (PT), « ce que nous assistons aujourd’hui, c’est qu’il y a une poignée de riches qui soutiennent ce plan, mais il y a le reste de la population qui s’appauvrissent dans les régions du pays. Il y a beaucoup de gens qui souffrent et l’austérité adopté par le gouvernement va créer des troubles ».

Continuant dans le même sens, Taazibt a déclaré à la presse que « les citoyens ont le droit de refuser de payer pour une crise dont ils ne sont pas responsables ».

Pour le choix de vote de son parti à l’APN, le député a déclaré qu’il ne « se précipite pas à prendre une décision à présent. Nous allons entendre les réponses du Premier ministre pour nos questions et à ce moment-là, on va se prononcer ». 

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