La tension est tombée en cette fin d’après-midi de jeudi aux alentours du siège de la Présidence de la République, dont les accès avaient été bloqués depuis ce matin par la présence de dizaine de policiers protestataires et d’un impressionnant dispositif de sécurité.
Les policiers des unités républicaines de sécurité (URS) ont finalement accepté d’évacuer les lieux après une journée de tractations avec les autorités. Ils ont embarqué les bus et les fourgons réquisitionnés par la DGSN pour rejoindre leurs casernements respectifs. Aucune information n’a filtré sur un accord entre les policiers protestataires et le gouvernement pour évacuer les lieux, mais la mobilisation de jeudi a été de moindre envergure comparée aux mouvements observés mardi et mercredi dans la capitale.
Tard dans la nuit de mercredi à jeudi, des soldats de la Garde républicaine, en charge de la sécurisation de l’édifice présidentiel, étaient déployés à ses alentours pour empêcher les policiers d’en approcher les accès. La présence des soldats avait fait monter d’un cran la tension dans le quartier, où des dizaines de policiers des Brigades de recherche et d’investigation (BRI) avaient pris position pour faire tampon entre leurs collègues protestataires et le dispositif de la Garde républicaine.
La circulation automobile avait été interrompue tout au long de la journée et les passants sommés de presser le pas au niveau du carrefour d’El Mouradia. Les policiers protestataires semblaient frustrés de voir leur première revendication, à savoir, le départ du patron de la DGSN, le général Abdelghani Hamel, rejetée par les autorités.
A Alger-centre, la présence policière est également réduite au strict minimum, y compris devant les sièges des institutions publiques. Des policiers des URS ont été aperçus avec des sacs à dos, se dirigeant vers les hauteurs d’Alger pour rejoindre leurs collègues manifestants.
La veille, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait reçu une délégation composée de 40 représentants des policiers qui ont remis une plateforme de revendications composée de 19 points. Sellal s’était engagé à répondre à une douzaine, parmi les exigences à caractère socio-professionnelles des policiers, mais s’est refusé à s’exprimer sur le cas de Hamel, la question étant du ressort du Président de la République.