Le groupe Saïdal et le laboratoire danois Novo Nordisk ambitionnent de satisfaire les besoins locaux du marché algérien pour arriver, à terme, à faire de l’exportation dans la mesure du possible vers notamment les pays d’Afrique et de l’Asie. Le montant de cet investissement est de plus de 50 millions d’euros.
Les premiers flacons d’insuline produits en Algérie, dans le cadre du partenariat entre le groupe Saïdal et le laboratoire danois Novo Nordisk, seront mis sur le marché au premier semestre 2016. Les deux partenaires comptent exporter leurs produits vers les pays africains, asiatiques et du Moyen-Orient, une fois le marché national couvert. C’est ce qu’ont annoncé les responsables du laboratoire pharmaceutique danois, en marge de la 51e réunion annuelle de l’association européenne pour l’étude du diabète (EASD 2015), rapporte aujourd’hui le quotidien francophone Le Soir d’Algérie. Dans une déclaration au journal, Jean-Paul Digy corporate, vice-président Novo Nordisk de la région Afrique, n’a pas souhaité donner de date exacte car, dit-il, « cela dépend des contrôles de qualité qui seront effectués sur le produit ». Cependant, le responsable a souligné que ce qui est prévu aujourd’hui de faire, consiste à lancer les process de validation à la fin de cette année « de façon à ce qu’on puisse pouvoir libérer les produits à la vente à partir du premier semestre 2016 ». « Aujourd’hui, nous sommes en train de remettre à niveau tout le système qualité du groupe Saïdal et c’est ce qui prend du temps. L’idée est de satisfaire les besoins locaux du marché algérien pour arriver, à terme, à faire de l’exportation dans la mesure du possible vers notamment les pays d’Afrique et de l’Asie.
S’agissant du montant de cet investissement, il est de plus de 50 millions d’euros. Un budget qui s’étale sur une dizaine d’années et qui touche uniquement l’aspect de la production locale. L’idée c’est d’arriver à 500 millions d’euros alloués à toutes les usines de Novo Nordisk et du groupe Saïdal, a affirmé le responsable.
Plaidoyer pour produire des marques localement
Novo Nordisk, selon Jean-Paul Digy, envisage de pouvoir mettre à la disposition des personnes atteintes du diabète, de l’hémophilie ou les enfants qui souffrent d’un déficit d’hormones de croissance en Algérie, les molécules au même temps où elles sont mises sur le marché européen. Mais, observe-t-il, il y a automatiquement un écart en raison de la réglementation algérienne dans la mesure où il faut avoir l’approbation dans le pays d’origine pour pouvoir commencer à soumettre un dossier. « De plus depuis 2009, le gouvernement algérien a enregistré très peu de nouvelles molécules à l’importation, il y a un déficit en princeps innovants et aujourd’hui le focus se fait sur la production locale et le générique, mais le problème c’est qu’il y a accumulation du générique sur le marché et il y a une concurrence entre les génériques entre eux pour la même DCI (Domination commune internationale ) », a indiqué le représentant de Novo Nordisk qui ne voit pas d’utilité à ce qu’il y ait une dizaine de marques d’un même générique sur le marché.
Il préconise à cet effet de produire des marques localement. « Faire du générique ne nécessite pas les mêmes capacités technologiques et le même savoir-faire que la production d’une marque, et si l’on veut faire de l’export, il faut favoriser les marques et non pas le générique », affirme-t-il. Et d’avancer que les marques vont être exportées mais le générique non, « car le générique, lorsqu’il arrive en Afrique, il trouvera déjà du générique local. C’est pourquoi le gouvernement algérien doit obligatoirement inciter les producteurs locaux à faire des marques».