Le ministre Algérien des Travaux publics Abdelkader Ouali a annoncé samedi la décision du gouvenement de renoncer, à l’avenir, aux appels d’offres internationaux pour l’attribution de projets et à l’octroi de marchés publics selon la formule « de gré à gré ».
Cité par l’APS, le ministre a précisé que « tous les projets du secteur des Travaux publics seront soumis à l’avenir à des appels d’offres nationaux ouverts aux seules entreprises nationales afin d’encourager l’investissement local en Algérie ». Il a ainsi annoncé le renoncement à l’attribution des marchés publics par la procédure du « gré à gré » au profit des appels d’offres internationaux pour, a-t-il dit, encourager les entreprises nationales les plus qualifiées et proposant leurs services à moindre coût. « On aura exceptionnellement recours aux appels d’offres internationaux pour les projets qui exigent une maîtrise et des moyens qui ne sont pas disponibles localement », a ajouté M. Ouali. Les mesures de la loi de finances 2016 viennent encourager les entreprises nationales à réaliser des projets et favorisent la création d’entreprises avec des moyens algériens, a estimé le ministre. Cette décision intervient après l’instruction adressée récemment par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, aux membres du gouvernement et aux walis pour privilégier la production nationale lors de l’attribution de marchés publics au titre des dispositions prises pour consolider les équilibres financiers du pays.
Le recours aux biens et services d’origine algérienne « s’avère une option stratégique et un choix déterminant pour le développement de l’économie nationale », a précisé M. Sellal dans son instruction.
Le Premier ministre a également demandé d’accorder la priorité à la production de biens et de services d’origine algérienne quand il s’agit de la réalisation de travaux et d’études, prestations de services et acquisition de fournitures hors de ceux destinés au fonctionnement des services administratifs, dans le cadre des procédures d’appels d’offres nationaux et internationaux ou de « gré à gré ».
Aucun projet programmé n’a été annulé
Concernant l’éventuelle annulation de certains projets de travaux publics, eu égard à la situation économique actuelle, marquée par le recul des recettes du trésor public, en raison de la baisse des cours pétroliers, M. Ouali a affirmé que « les projets programmés dans le secteur n’ont pas été annulés et le ministère veille à leur réalisation ». Il est procédé actuellement à la réalisation de près de 1.200 km de voies express interwilayas et de voies reliant les ports à l’autoroute est-ouest, a-t-il ajouté. Lors de sa réunion avec les responsables et cadres de l’ANA et ceux de l’AGA, le ministre a souligné l’importance de la coordination et de la complémentarité entre ces deux structures et la nécessaire conjugaison des efforts sur le terrain pour hâter la réalisation des projets et partant assurer davantage d’efficacité dans l’exploitation et la maintenance des routes réalisées à l’échelle nationale.
Fixer des objectifs clairs
Le ministre a préconisé de « fixer des objectifs clairs, veiller à leur réalisation et revoir les missions confiées aux travailleurs et ingénieurs des deux agences », soulignant la nécessité « d’améliorer le rendement des agents sur le terrain et d’élargir les activités à la réalisation d’études minutieuses des projets, sans avoir à recourir à d’autres bureaux d’études ». Après avoir fustigé certaines lacunes relevées dans la gestion de certaines missions assignées à ces deux agences, le premier responsable du secteur a plaidé pour « la levée des obstacles entre les responsables de l’administration centrale et les responsables locaux pour faciliter la prise de décisions et leur application sur le terrain ». Il a, par ailleurs, donné des instructions pour revoir la gestion de ces deux agences et tenir des réunions hebdomadaires, en présence des responsables du ministère pour examiner les problèmes enregistrés dans la réalisation des projets et la maintenance des routes, en œuvrant à leur règlement rapide. Il a également souligné la nécessité de préparer la fusion prochaine des deux agences pour former une seule instance, « l’Algérienne des autoroutes », dont la création est prévue pour le premier semestre 2016.