Le nombre d’usagers du métro d’Alger a connu une croissance constante, atteignant 100 000 passagers quotidiens l’an dernier, soit une hausse de 39% par rapport à 2014, selon des chiffres publiés par le Ministère des Transports. L’entrée en service des deux nouvelles lignes devrait encore faire grimper ces chiffres, avec une fréquentation prévue de 250 000 passagers par jour, selon la presse algérienne.
L’Algérie connaît actuellement une augmentation considérable de ses capacités en matière de transport en commun avec le lancement de projets de métro léger et de métro dans les plus grandes villes du pays, dans le cadre d’une politique visant à réduire les embouteillages et améliorer la circulation des personnes.
Le 25 juillet, le ministre des travaux publics et des transports Abdelghani Zaalane a inauguré un nouveau tramway, dont le chantier a nécessité un investissement de 28,2 milliards de dinars (211,6 millions d’euros) à Sidi Bel Abbès au nord-ouest du pays.
Le réseau, qui comporte 14,3 km de voies et dessert 22 stations, devrait transporter 12 millions de personnes par an, selon des responsables des pouvoirs publics. 26 rames circuleront, d’une capacité maximale de 302 passagers chacune.
Des acteurs locaux et étrangers pour soutenir un réseau de tramway urbain en pleine croissance
Cette nouvelle ligne de tramway fait partie d’un réseau de tramways urbains en pleine croissance, un projet financé et dirigé par l’Entreprise du Métro d’Alger (EMA) depuis une dizaine d’années. La construction du premier tramway, dont le tracé s’étend sur 23 km à Alger, a nécessité quatre ans de travaux avant une mise en service de la ligne en 2011. Deux ans plus tard, Oran inaugurait une ligne de 18,7 km et Constantine achevait le chantier d’une ligne de 8,1 km.
Etant donné la popularité des transports en commun dans les villes algériennes – le nombre d’usagers par jour est estimé à 150 000 à Alger, 90 000 à Oran et 70 000 à Constantine – l’Etat planche actuellement sur plusieurs autres projets de tramway, dont une extension de 9,6 km pour le réseau de Constantine, ainsi que la construction de deux nouveaux tramways à Ouargla, au sud d’Alger et à Sétif, au nord-est.
Le tramway d’Ouargla, qui sera mis en service le premier, devrait assurer le transport de 80 000 passagers par jour dès son ouverture fin 2017. Parcourant une distance de 9,6 km, la ligne, qui desservira 16 stations, reliera la vielle ville d’El Ksar à la nouvelle ville de Hai Nasr. C’est un consortium d’entreprises espagnoles – composé de Rover Alcisa, d’Elecnor et d’Assigna Infraestructuras – qui a remporté le contrat de construction de la ligne, d’un montant de 30 milliards de dinars (228 millions d’euros).
Le deuxième projet, le tramway de Sétif, devrait être livré mi-2018 et attirer jusqu’à 5000 passagers par jour. Le tramway, dont la construction a été confiée à l’entreprise turque Yapı Merkezi et au groupe français Alstom, s’étend sur 15,2 km et dessert 27 stations.
Alstom, qui s’est également vu confier la fourniture des voies, des systèmes de signalisation, des sous-stations et d’autres équipements dans le chantier d’extension de 10 km du réseau de Constantine, qui devrait être terminé en 2018, a fourni tout le matériel roulant des projets de tramway réalisés jusqu’à présent en Algérie. L’assemblage a quant à lui été réalisé sur place par Cital, une joint-venture algérienne composée du fabricant d’équipements ferroviaires algérien Ferrovial et de l’EMA.
Des projets d’extension de lignes de métro renforcent les capacités des transports en commun à Alger
En plus du métro léger, le gouvernement poursuit ses investissements visant à accroître la capacité du réseau de transport en commun d’Alger, avec notamment la mise en service prévue pour cette fin d’année de deux nouveaux tronçons de métro.
Le premier partira de la station Hai El Badr dans la commune d’El Magharia pour arriver à Aïn Naâdja, soit 3,6 km de voies supplémentaires, tandis que le second reliera Tafourah, proche de la baie d’Alger, à la Place des Martyrs au centre de la ville. La construction des deux extensions a été confiée par l’EMA à un consortium composé de l’entreprise allemande DYWIDAG-Systems International, de la société italienne Trevi et de la compagnie algérienne Cosider.
Viendra ensuite une extension de 9,5 km entre la banlieue d’El Harrach et l’Aéroport Houari Boumediene. Le projet devrait être entièrement achevé début 2020 et sa station principale à l’aéroport ainsi que la ligne ferroviaire reliant Bab Ezzouar livrés d’ici mi-2018. Le coût du chantier des neuf stations de la nouvelle ligne de l’aéroport est estimé à 9 milliards de dinars (67,5 millions d’euros).
Le réseau de métro de la capitale, qui compte 13 km de rails et 14 stations, est à l’heure actuelle le deuxième plus grand d’Afrique, après celui du Caire en Egypte. Fin juillet, le constructeur ferroviaire espagnol Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles (CAF) s’est vu remettre une commande pour la fourniture de 12 rames de six voitures. Ces dernières viendront s’ajouter aux 14 rames – également développées et produites par CAF- qui desservent déjà le réseau de métro algérois.
Selon les projets prévus pour l’Algérie dans le cadre du programme de l’Union Européenne pour la recherche et l’Innovation baptisé Horizon 2020, le réseau de métro devrait être trois fois plus étendu qu’à l’heure actuelle d’ici 2020 et s’étaler sur 40 km.
Le nombre d’usagers devrait atteindre 350 000 par jour
Le nombre d’usagers du métro d’Alger a connu une croissance constante, atteignant 100 000 passagers quotidiens l’an dernier, soit une hausse de 39% par rapport à 2014, selon des chiffres publiés par le Ministère des Transports. L’entrée en service des deux nouvelles lignes devrait encore faire grimper ces chiffres, avec une fréquentation prévue de 250 000 passagers par jour, selon la presse algérienne.
Le développement des transports en commun constitue une priorité stratégique pour le gouvernement étant donné l’urbanisation qui ne cesse de progresser ; le nombre d’Algériens vivant dans des zones urbaines est passé de 52% en 1990 à 70% aujourd’hui, selon la Banque Mondiale. En 2015, les autorités ont alloué une enveloppe de 832,7 milliards de dinars (6,2 milliards d’euros) à des travaux d’extension et de modernisation des infrastructures jusqu’en 2019.