Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a déclaré jeudi à l’ouverture de la réunion tripartite, gouvernement-patronat-UGTA, que l’Etat maintiendra le rythme des subventions des produits de large consommation « pour soutenir les classes défavorisées ».
« La répartition des richesses doit être équitable : c’est le serment du président de la République quand il s’est présenté aux élections présidentielles et aussi celui des martyres », a déclaré M. Sellal à l’ouverture des travaux de la 17e tripartite. Le premier ministre a à ce titre relevé que 30% du PIB de l’Algérie, soit environ 60 milliards de dollars sont orientés annuellement aux transferts sociaux.
Ouverte en présence de membres du gouvernement, le secrétaire général de l’Union général des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd et des représentants du patronat, la tripartite se penchera sur plusieurs points dont l’évaluation de la mise en oeuvre des recommandations relatives au pacte économique et social de croissance.
Il s’agit aussi de la dépénalisation de l’acte de gestion pour les cadres et les décisions à prendre pour appliquer l’abrogation et la révision de l’article 87-bis de la loi 90-11 relatif aux relations de travail.
La relance du crédit à la consommation pour les produits nationaux est également à l’ordre du jour de cette rencontre.
L’article 87-bis en vigueur à partir du 1er janvier 2015
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a annoncé que l’abrogation de l’article 87-bis de la loi 90-11 relative aux relations de travail entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2015. « La décision d’abroger l’article 87-bis de la loi 90-11 relative aux relations de travail sera appliquée à partir du 1er janvier 2015 et concernera en premier lieu la classe défavorisée », a indiqué M. Sellal. Il a souligné que « les autres classes seront touchées progressivement » pour ne pas, a-t-il dit, « impacter négativement le budget de fonctionnement de l’Etat et l’économie nationale ».
L’article 87 bis de la loi 90-11 sur les relations de travail, dispose que le salaire national minimum garanti (SNMG) comprend le salaire de base, les indemnités et les primes, à l’exclusion des indemnités versées au titre de remboursement de frais engagés par le travailleur.
Le 51/49 ne sera pas touché
Le Premier ministre a assuré jeudi à Alger que les améliorations qui seront introduites sur la loi sur l’investissement « ne toucheront pas les grands principes sur l’investissement comme la règle 49/51% ». Sellal a indiqué que le gouvernement « étudie actuellement le code des investissements afin d’introduire de nouvelles améliorations en vue d’offrir aux investisseurs davantage de facilitations tout en limitant les obstacles auxquels ils sont confrontés ». Mais il a tenu à préciser que ces amendements escomptés « n’affecteront pas les principes fondamentaux régissant l’investissement en Algérie à l’instar de la règle 49/51% ». « Le gouvernement n’abandonnera pas ce principe, » a-t-il dit.
Le plan quinquennal 2015-2019 adopté avant la fin de l’année
Le plan quinquennal 2015-2019, auquel l’Etat a alloué une enveloppe de 262 milliards de dollars, sera soumis au Conseil des ministres pour adoption avant la fin de l’année en cours, a annoncé Abdelmalek Sellal. Ce plan d’investissement, élaboré sur la base de prévisions solides, devrait porter la croissance économique de l’Algérie à 7% en 2019, a précisé M. Sellal.
L’élaboration de ce programme a aussi tenu compte des prévisions des prix de pétrole dans les cinq prochaines années. « Nous avons établi trois hypothèses, et nous avons choisi la plus optimiste mais c’est un choix qui a été fait sur des bases réalistes. (…) nous ne nous dirigeons pas vers des horizons inconnus », a-t-il répondu aux « partisans de la critique destructive » qui, selon lui, sèment une « ambiance de pessimisme » sur l’avenir de l’Algérie en fustigeant toutes les actions économiques du gouvernement.
« L’avenir de l’Algérie n’est pas hypothéqué. Nous devons réussir notre transition économique. Cela ne signifie pas que nous allons vers un libéralisme à outrance. Il faut que l’économie crée des richesses mais en parallèle elle doit préserver l’aspect social », a-t-il ajouté à ce propos.