L’exclusion des syndicats autonomes du chantier du nouveau code du travail est une fois de plus confirmée par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale.
Pour l’ultime séance de présentation du nouveau texte, le ministre Mohamed El Ghazi n’a convié que la seule UGTA à coté de toutes les organisations patronales.
Sur le fond, les nouvelles lois sociales réclamées par les organisations patronales ne risquent pas de rencontrer de résistance. Le nouveau code doit consacrer une plus grande « flexibilité » (licenciements, embauches). Par contre, la bataille risque d’être rude concernant l’abrogation de l’article 87 bis, avalisée par le chef de l’Etat lors de la dernière tripartie. En attendant la présentation du projet de loi de Finances 2015, plusieurs organisations réclament plutôt une reformulation de l’article au motif que les employeurs privés ne pourront pas faire face aux augmentations de salaires attendues.
Selon un participant à la réunion du 16 juillet dernier au siège du ministère, le texte doit clarifier le statut et le rôle des agences de placement privées pour mettre fin au « marchandage » dans le secteur. Ces agences avaient été décriées lors de la mobilisation des chômeurs du Sud, pour les profits exorbitants qu’elles s’octroient dans le recrutement des employés pour le secteur pétrolier. Dans le volet Contrats à durée déterminée (CDD), notre source confie que la nouvelle loi doit mieux encadrer la fin de ces contrats pour permettre au travailleur de chercher une nouvelle activité.
Le délit de harcèlement sexuel sévèrement puni
Selon la même source, le volet consacré à la protection des travailleurs sera renforcé avec l’apparition explicite du ‘délit ‘ de harcèlement sexuel, qui sera sévèrement puni. Un autre point et non des moindres est le travail des enfants, un phénomène largement répondu en Algérie.
Sur ce chapitre qui peut englober le travail illégal en général, la problématique est entière lorsqu’on sait que 40% de l’économie nationale est l’œuvre du marché informel. Le sujet, qui touche une bonne part de l’économie mondiale a été au centre des travaux de la dernière session de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), en juin dernier à Genève.
L’exclusion des syndicats autonomes et l’absence d’un large débat pour la refonte de ce code risquent de mener au même résultat, à savoir des difficultés d’application dans plusieurs secteurs, en raison de la complexité du terrain.