Cela sonne comme une plaisanterie de mauvais goût. Le président de la république, Abdelaziz Bouteflika a limogé, 48 heures après l’avoir officiellement nommé, le ministre du Tourisme, Messaoud Benganoun, un illustre inconnu, qui n’a jamais eu une fiche de paie.
A la présidence de la république comme au Premier ministère, c’est la confusion, après la nomination aux plus hautes fonctions de l’Etat d’une personne, qui n’a jamais travaillé et logeait dans une résidence universitaire. Comment un tel scénario a-t-il pu se produire ? Pour le moment, les explications tardent. Pour autant, des sources proches de la Primature, accusent ouvertement le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounes, d’être l’instigateur d’une telle forfaiture. Car en fait, son »conseiller », tête de liste dans la wilaya de Batna où il a mordu la poussière, était inconnu jusque là du grand public, si ce n’est par les services de sécurité, selon la chaine TV Ennahar. Celle ci rapporte que le limogeage de Messaoud Benganoun a été décidé par le président Bouteflika après un rapport faisant état de ses démêlées avec la justice pour plusieurs délits. Des sources proches du gouvernement expliquent que le »Premier ministre a fait confiance à Amara Benyounes, en validant le nom de Benagoun avant de le transmettre à la présidence. » Mais, »Benyounes nous a présenté le plus mauvais de ses cadres », ajoute la même source citée par le site électronique TSA.
Scandale
En plus du fait d’avoir été une sorte de »barbouze » des universités lorsqu’il était le meneur du Mouvement National des Etudiants Algériens (MNEA), alors affilié au FLN, il lui est notamment reproché de n’avoir jamais travaillé. Il est même cité comme ayant mis en place des milices d’étudiants et d’avoir été même un »baltagui » dans le conflit en 2003 entre l’Etat major du FLN et l’opposition. »C’est un ministre qui vient de nulle part », commente un journaliste. Un véritable »scandale », selon Abderrezak Makri, du MSP. Sur sa page facebook, Makri s’emporte et qualifie l’événement de »scandale d’État, un autre scandale révélateur du processus de décomposition contre lequel nous avions mis en garde. » »Ce scandale n’est pas une maladie, mais le symptôme d’une maladie très grave qui frappe l’Algérie », écrit-il, ajoutant que »changer cette situation est un devoir pour tout patriote sincère ».