Le marché noir des devises plonge dans l’incertitude. Les cambistes sont inquiets quant à l’évolution du marché au cours des prochains jours et semaines. Ils ne savent pas quelle tendance va suivre le taux de change parallèle des devises par rapport au dinar dans cette atmosphère de doute et de brouillard provoquée par une série de mesures prises par le gouvernement pour contenir le marché financier parallèle.
L’absence de visibilité s’est répercutée sur le taux de change de l’euro sur ce marché depuis dimanche dernier, le jour de l’annonce du nouveau montant de l’allocation touristique et de la date de sa rentrée en vigueur par le Conseil des ministres.
Le premier résultat de ce flou est les disparités du taux de change parallèle entre les régions. Avant le 9 décembre, le taux de change de l’euro est presque le même sur tout le territoire national. La cotation journalière est fixée par les grossistes du marché noir à partir de 10h30. La différence du taux de change entre les régions est presque insignifiante.
Cette règle a sauté ces deux derniers jours, où on a vu une baisse remarquable de l’euro dans la région de Bejaia contre une petite baisse à Alger. À titre d’exemple, le billet de référence de 100 euros est cédé à Bejaia ce 11 décembre par les cambistes entre 25 400 DA et 25 700 DA tandis que la cotation à Alger se situe entre 25 900 DA et 26 000 DA.
A l’origine de cette situation, la méfiance des grossistes de l’euro qui préfèrent attendre que de s’aventurer à acheter des quantités importantes de devise, explique un cambiste actif sur facebook. ‘’Pendant les périodes d’incertitude, les grands acheteurs agissent avec une plus grande prudence, ce qui se répercute sur le taux de change. Dans les régions où il y a une offre importante, le taux de change baisse parce que les grossistes évitent d’acheter de grandes quantités dans ces conditions’’, explique-t-il.
La demande pourrait reprendre avec les vacances de fin d’année
Notre interlocuteur affirme, par ailleurs, que la demande pour l’euro pourrait reprendre la semaine prochaine avec l’approche des vacances de fin d’année. ‘’D’habitude, la demande pour l’euro, mais aussi pour le dollar augmente à partir du 15 décembre. Elle provient essentiellement des Algériens qui envisagent de passer la fête du réveillon à l’étranger’’, note-t-il.