Malgré la multitude d’organismes chargés de promouvoir l’exportation, et les efforts de mis en oeuvre de règlements « facilitateurs » ; en plus de fonds spéciaux, la conquête des marchés internationaux est un exercice totalement nouveau en Algérie. C’est ce qu’il ressort de la conférence sur l’exportation hors hydrocarbures, organisée en marge du salon Djazagro, à laquelle ont participé des représentants de l’ALGEX, la CACI et le Consortium d’Exportation.
Dans son allocution d’ouverture de la Conférence sur l’exportation hors hydrocarbures organisée ce mardi à la Safex (Alger), le ministre de l’Agriculture du développement rural et de la pêche, M. Sid Ahmed Ferroukhi, a mis en exergue, une fois de plus, les exploits qu’enregistre en ce moment le secteur agricole. Il a déclaré à cette occasion que « nous produisons de la pomme de terre 12 mois sur 12 ! » et que « 20.000 projets ont été réalisés dans les différents segments agricoles », dans le cadre de la dynamique des 80 pôles agricoles répartis sur le territoire national. Il est, en effet, indéniable, que le secteur agricole a démontré son potentiel productif, pouvant véritablement contribuer dans la nouvelle politique de « diversification de l’économie nationale ». Par contre, pour ce qui est de l’exportation, le ministre a reconnu que l’Algérie souffre d’une faiblesse en matière de logistique appropriée à une exportation conséquente.
Mis à part les hydrocarbures et les fertilisants, il est vrai qu’« exporter » n’est pas de coutume dans l’économie algérienne. Encore que « les exportations algériennes hors hydrocarbures sont essentiellement des produits dérivés du pétrole et du gaz.» Et sur les 500 exportateurs recensés seulement cinq (5) réalisent près de 85% des exportations, où on retrouve Cevital comme unique exportateur de produits manufacturés.
Pléthore de soutiens
Si l’amont de l’agroalimentaire semble être prêt pour aller vers l’exportation, les moyens et les organismes semblent également être en place. C’est ce qui a été avancé par les conférenciers. Le Secrétaire général d’ALGEX (Agence nationale de la promotion des exportations), M. Boubtina Hocine a expliqué que son organisme œuvre dans l’accompagnement des exportateurs et pour la facilitation de l’acte d’exportation. Concernant les produits agroalimentaires et les produits périssables, le responsable souligne qu’au niveau des douanes, il a été mis en place un « couloir vert » donnant la priorité de « passage au scanner » aux produits en question. Par ailleurs, le même responsable explique que l’ALGEX dispose d’un Fonds spécial pour la promotion des exportations, mis en place par la loi de finance 1996.
Face à un nombre de professionnels de l’agroalimentaire, M. Mokrane Nouad pour sa part a profité de cette occasion pour faire la promotion du projet de Consortiums d’Exportation. Le Directeur de ce projet a souligné l’importance de ce type d’organisme notamment pour les PME détenant un « potentiel export dormant ».
En somme, l’exportation des produits hors hydrocarbure devient un impératif pour les pouvoirs publics. Et malgré l’arsenal réglementaire et les moyens financiers pour sa promotion, l’exportation a été sanctionnée par une absence de volonté politique durant les années ou les recettes pétrolières alimentaient les caisses de l’Etat.