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Algérie – Meilleure insertion des femmes dans les professions intellectuelles, faible accès aux postes de décision

Par Yacine Temlali
mars 8, 2015
Algérie – Meilleure insertion des femmes dans les professions intellectuelles, faible accès aux postes de décision

Entre 1962 et 2014, l’effectif des femmes occupées a été multiplié par presque 20 en passant de 90.500 (5,2% des travailleurs des deux sexes) à 1,722 million (16,8%) en 2014. Les professions d’encadrement (directeurs, cadres dirigeants et gérants) représentent seulement 1,6% de l’emploi féminin total contre 2,9% auprès des hommes.

 

  

Les mutations socio-économiques connues par l’Algérie ont permis une dynamisation de l’activité des femmes et leur meilleure insertion dans les professions intellectuelles particulièrement, mais leur accès aux postes de responsabilité reste faible.

« L’arrivée massive des femmes sur le marché de travail constitue une caractéristique tendancielle qui est la résultante d’une interaction de phénomènes dont les uns peuvent être étroitement corrélés aux autres », explique à l’APS la directrice de la population et de l’emploi auprès de l’Office national des statistiques (ONS), Mme Amel Lakehal.

La scolarisation des filles, le recul de l’analphabétisme, les mutations socio-économiques et la transition démographique « sont autant de facteurs qui ont contribué massivement à une redynamisation du marché de l’emploi, en général, et de l’activité féminine en particulier », observe la même responsable.

Avec le niveau d’instruction et le diplôme obtenu, il est constaté que près d’une femme sur trois qui travaillent (29,8% de la population féminine en activité) exerce une profession intellectuelle et scientifique, alors que cette part n’est que de 6,4% chez les hommes, fait-elle savoir.

En revanche, Mme Lakehal relève que l’accès aux professions d’encadrement (directeurs, cadres dirigeants et gérants) est relativement « moins important » auprès des femmes, soit seulement 1,6% de l’emploi féminin total contre 2,9% auprès des hommes.

En somme, sur la période allant entre 1962 et 2014, l’effectif des femmes occupées a été multiplié par presque 20 en passant de 90.500 (5,2% des travailleurs des deux sexes) à 1,722 million (16,8%) en 2014.

Cette évolution est synonyme d’une plus forte insertion des femmes dans le marché de travail en dépit d’un taux d’activité (rapport de la population active à la population en âge d’activité (15 ans et plus) qui s’est établi à 14,9% en septembre 2014.

Mme Lakehal note aussi que les efforts déployés en matière de scolarisation visant à réduire l’écart hommes-femmes ont donné des résultats à travers une amélioration sensible du niveau d’instruction de la population pour les deux sexes, ajoutant que cela est plus perceptible chez les filles.

En effet, précise-t-elle, les femmes ayant atteint un niveau supérieur ne représentaient, en 1987, que 1,4% de la population âgée de cinq (5) ans et plus, avant d’augmenter à 7,9% en 2008 pour atteindre 9,4% en 2012.

 

La population active féminine dépasse les 2 millions–

 

En septembre 2014, la population active générale du pays a atteint 11,453 millions de personnes dont 2,078 millions de femmes, soit 18,1%.

Le taux de participation à la force de travail de la population âgée de 15 ans et plus (taux d’activité économique) se situe à 40,7% avec 66,2% chez les hommes et 14,9% chez les femmes.

Selon les milieu de résidence, des disparités existent et sont dues essentiellement à un taux d’activité économique féminin plus important en milieu urbain avec 17,1% contre 10,4% en milieu rural.

« L’activité chez les femmes est nettement faible comparativement aux hommes, quel que soit l’âge, mais en évolution continue », affirme la représentante de l’ONS, expliquant que le taux d’activité économique féminin reste négligeable avant l’âge de 20 ans, en raison d’une scolarisation « plus poussée » et donc plus longue chez les filles.

Ce taux d’activité économique augmente pour atteindre 14,5% auprès de la catégorie des filles de 20-24 ans, mais atteint 31,4% auprès des 25-29 ans, puis décroît progressivement auprès des générations plus âgées.

Une récente enquête sur l’emploi et le chômage de l’ONS a relevé que le niveau d’instruction universitaire constitue pour la femme le garant pour accéder au marché de l’emploi.

Par ailleurs, les données de l’ONS montrent que le taux des femmes instruites occupées est plus élevé que celui enregistré chez les hommes.

« L’obtention d’un diplôme universitaires est synonyme de l’intégration du marché de travail auprès de deux femmes sur trois. 50,9% des diplômées universitaires sont pourvues d’un poste d’emploi en septembre 2014 contre 32,6% des diplômées de la formation professionnelle ».

L’enquête de l’office montre une concentration de la population féminine occupée dans le secteur public (62,8%) de l’emploi féminin total.

Mais d’autre part, la gent féminine est plus touchée par le chômage dont le taux a atteint 17,1% en septembre dernier contre 9,2% chez les hommes avec un taux global de 10,6% au niveau national.

Cela reflète, selon Mme Lakehal, « la difficulté des femmes à accéder à un poste d’emploi, en dépit de leur effectif nettement plus réduit dans la population active et leur niveau d’instruction plus élevé ».

L’absorption de cette demande massive de travail féminin, sous le double effet de l’accroissement démographique et de l’amélioration du niveau d’instruction, impose, selon Mme Lakehal, une réflexion sur l’adéquation entre la formation et l’offre de l’emploi.

De surcroît, elle prévient que le taux de chômage des jeunes (16-24 ans), déjà assez élevé chez les hommes (22,1%), l’est davantage pour les femmes (41,6%), mérite « une attention particulière en raison du risque de paupérisation et de précarisation de cette frange de la population ».

 

 

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