Algérie-OMC : L’interminable négociation pour l'adhésion reprendrait au cours du 1er semestre 2017 - Maghreb Emergent

Algérie-OMC : L’interminable négociation pour l’adhésion reprendrait au cours du 1er semestre 2017

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L’interminable négociation de l’Algérie pour accéder à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pourrait reprendre au cours du premier semestre 2017. Ce sera le 13ème round. Le précédent remonte à 2014. Pour CARE, ces négociations sont en “état de déshérence”.

 

 

Candidate à l’accession au sein de l’organisation depuis 1987, l’Algérie a mené au cours des 16 dernières années 12 longs rounds de négociations au cours desquels 1900 questions ont traitées.  Elle a tenu au moins 120 réunions bilatérales. La dernière réunion du Groupe de travail de l’accession de l’Algérie s’est tenue le 17 juin 2014. La prochaine pourrait avoir lieu “au cours du premier semestre 2017”, soit trois ans plus tard.

 La nouvelle a été annoncée dans le bulletin d’information de l’OMC sur les accessions publié sur son site web. Mais, rien n’est définitif. La date “figure sur le calendrier évolutif des réunions des groupes de travail de l’accession des pays à l’OMC qui souligne que l’avis de convocation de cette réunion est en attente” précise APS.

 Au cours du dernier round de négociations multilatérales, tenu en mars 2014 à Genève, les membres de l’OMC s’étaient félicités des progrès “substantiels” que l’Algérie avait accomplis en modifiant son régime commercial.  Selon un rapport de l’organisation, l’Algérie avait renouvelé, à cette occasion, son engagement de mettre son régime commercial en conformité avec les règles de l’OMC et avait présenté les changements législatifs contenus dans le Plan d’action législatif révisé.

 Les renseignements fournis par l’Algérie “relancent les négociations concernant son accession et constituent une base pour faire progresser le processus”, avait déclaré l’ex président du Groupe de travail, l’ambassadeur Alberto D’Alotto (Argentine), cité par ce rapport.

 

Des discussions ” en état de déshérence depuis de longues années”.

 

Il reste à savoir si les mesures récentes – retour aux licences d’importations notamment – ne vont pas envoyé un signal contraire.  Dans son rapport à la dernière tripartite, le cercle d’action et de réflexion sur l’entreprise (CARE) a mis l’accent sur la nécessite de “fixer un cap à des négociations d’accession de l’Algérie à l’OMC qui sont en état de déshérence depuis de longues années“.

 CARE notait qu’on ne connaissait toujours pas “quelle est la position effective de notre pays sur ce dossier majeur” et a appelé, du fait des enjeux de la relation aux marchés mondiaux, à l’ouverture d’un débat national sur le thème des engagements commerciaux extérieurs de notre pays pour les vingt prochaines années.

 En 2014, le groupe Nabni constatait que l’Algérie restait l’un des rares pays avec un PIB supérieur à 100 milliards de dollars à ne pas en être membre de l’OMC et que la procédure d’accession est “devenue la plus longue qu’ait connue le système commercial multilatéral.”

 Tout en sériant les “avantages” et “inconvénients” de l’adhésion, Nabni soulignait que la négociation avec l’OMC doit se faire « en cohérence » avec des réformes « cruciales » notamment la révision du système des subventions.  Le Think Tank s’attaquait au passage à certaines idées reçues en relevant que “l’accession à l’OMC n’implique pas un démantèlement tarifaire automatique, surtout pour des pays qui ont une structure tarifaire comme celle de l’Algérie”.

 “Pas plus qu’elle ne provoquera une chute des tarifs douaniers en relevant que le marché algérien n’était pas aussi protégé qu’on le croit. ” Le droit de douane moyen appliqué par l’Algérie (hors accord préférentiel) est de 11,37%. A titre de comparaison, nos voisins immédiats, membre de l’OMC depuis sa création sont à 9,16% pour le Maroc et à 15,93% pour la Tunisie…. “.

 “L’insertion de l’Algérie dans le commerce mondial ne peut en effet être pensée indépendamment de la cruciale transformation structurelle de l’économie au travers d’une ré-industrialisation accélérée et d’une diversification du tissu productif” estimait Nabni.

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