Une nouvelle affaire algérienne dans Panama Papers. Dans l’édition Afrique du journal français Le Monde ce vendredi 30 septembre, une enquête révèle les surfacturations, à l’aide de sociétés offshore, d’un importateur algérien de la poudre de lait afin de toucher davantage de subventions de la part de l’Etat.
L’enquête cite le producteur de lait Zoubir Bererhi, 73 ans, propriétaire de la SARL Liko, et son fils Jawed, 45 ans. Les deux ont disposé de deux sociétés-écran, Dairy Food Ingredients Ltd et Oxford Chemical Ltd, créées par Mossack Fonseca et utilisées pour gonfler les factures d’importation de la poudre de lait.
L’enquête détaille en chiffres comment les surfacturations des Bererhi en 2009 leur auraient permis d’empocher plus 1,2 millions de dollars par mois en subventions. Cette année là, la tonne de poudre de lait coûtait en moyenne 2400 dollars sur le marché, mais en cachant leur nom grâce à la société offshore et en vendant la marchandise à Liko, soit à eux-mêmes, le prix de la tonne de poudre de lait est passé à 5600 dollars.
L’Etat maintient le prix en magasin du sachet de lait à 25 dinars grâce aux subventions. A 2400 dollars la tonne de poudre, les Bererhi, toujours selon Le Monde, n’avaient droit qu’à un dinar par litre de lait produit, mais après surfacturation, le coût de production la subvention passait à 15 dinars pour chaque litre produit.
Selon les documents du cabinet panaméen Mossack Fonseca, consultés par le journal, Liko a réalisé 12 opérations d’importation de cette matière première entre 2007 et 2009. Au total, 4080 tonnes ont été importées pour une valeur de 22 millions de dollars, soit 5400 dollars la tonne en moyenne.
L’article rappelle qu’en 2009 et pour des pratiques similaires, le laboratoire Sanofi-Aventis Algérie a été condamné à une amende de 26 millions de dollars et son directeur général, Thierry Lefebvre, à un an de prison avec sursis.