Les articles de sport ont représenté 63% des articles contrefaits saisis en 2016, suivis des pièces détachées (28,9%), de quincaillerie (3,3%), des lunettes et montres (2,5%), des produits électriques (1,2%), des produits cosmétiques (0,2%) et des articles scolaires (0,1%).
Près de 802.700 articles de contrefaçon ont été saisis par les services des douanes en 2016, dont la majorité était d’origine chinoise, a indiqué mercredi à Alger un inspecteur divisionnaire de la Direction générale des douanes (DGD), Youcef Oumessaoued.
Intervenant lors des 3émes journées sur la contrefaçon, le représentant de la DGD a observé que la cartographie du phénomène de la contrefaçon en Algérie restait la même en 2016 avec la Chine qui demeure le premier pays pourvoyeur des produits contrefaits à hauteur de 92%, tandis que les catégories de produits les plus touchés par ce phénomène sont en général les mêmes.
Ainsi, les articles de sport ont représenté 63% des articles contrefaits saisis en 2016, suivis des pièces détachées (28,9%), de quincaillerie (3,3%), des lunettes et montres (2,5%), des produits électriques (1,2%), des produits cosmétiques (0,2%) et des articles scolaires (0,1%).
Mais il a tenu à préciser qu »‘aucun médicament ne figurait parmi ces produits contrefaits ».
Par ailleurs, il a observé que les saisies des produits contrefaits effectuées en 2016 étaient en baisse par rapport à celles de l’année 2015 durant laquelle plus de 1,2 million d’articles avaient été retenus.
Le cumul des saisies entre 2007 et 2016 a atteint près de 11 millions d’articles contrefaits avec un pic de 2 millions d’articles retenus sur l’une des années allant durant cette période.
Lors de ces 3èmes journées sur la contrefaçon, les intervenants ont rappelé les différents dispositifs mis en place par les pouvoirs publics pour endiguer ce phénomène qui représente 2,5% du PIB mondial avec 461 milliards de dollars en 2013.
Pour le représentant du ministère du Commerce, Kamel Boukheddache, la contrefaçon touche un certain nombre de produits dans le pays, et ce, à la faveur de la libération du commerce extérieur où le marché national s’est trouvé inondé de marchandises et de biens contrefaits constituant un danger pour la santé et la sécurité du consommateur.
Citant les facteurs favorisant l’essor de la contrefaçon en Algérie, le même responsable a évoqué le manque de professionnalisme des opérateurs économiques notamment des importateurs, conjugué à la tentation de fraude favorisée par l’absence d’un dispositif de contrôle à priori.
Il a aussi cité la méconnaissance par les opérateurs des règles de procédures en vigueur relatives à la protection de la propriété intellectuelle et à la protection du consommateur, le manque de qualification des agents de contrôle et l’insuffisance des moyens de contrôle analytique ainsi que les bas prix des produits contrefaits.
Le manque d’un réseau de distribution structuré et la faible coordination intersectorielle en matière de lutte contre la contrefaçon ont également été pointés du doigt.
A ce propos, le directeur des brevets de l’Institut national algérien de la propriété industrielle (Inapi), Djamel Djedial, a préconisé la création d’un comité national regroupant les différents ministères pour protéger la propriété industrielle en Algérie.
Selon lui, plus de 60% des dossiers transmis aux instances juridiques et relatifs à la protection de la propriété industrielle émanent des étrangers: « Cela signifie que les étrangers sont mieux informés que nous et protègent mieux la propriété que nous ».
D’autre part, plus de 70% des affaires transmises aux instances juridiques portent sur la marque commerciale dans les secteurs essentiellement agroalimentaire, pharmaceutique, tabac et cosmétique, soulignant que 6.000 marques ont été déposées auprès de l’Inapi en 2016, en hausse de plus de 10% par rapport à 2015.
==Bientôt un logo algérien sur les produits mis sur le marché==
Dans son allocution, lue en son nom par le chef de division de qualité et de sécurité industrielle Djamel eddine Choutri, le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a indiqué que plusieurs nouvelles dispositions relatives à la normalisation, à la métrologie et à l’évaluation de la conformité, notamment celles à la certification et au marquage de la conformité, seraient introduites dans le cadre de la refonte du dispositif régissant le système national de la qualité.
Il s’agit, surtout, de l’apposition du logo de conformité algérienne « mim-djim » (lettres initiales de +Moutabaka Djazairia+ transcrits en arabe, signifiant conformité algérienne) sur les produits objets de certification avant leur mise sur le marché, ou sur l’emballage ou sur le certificat ou documents accompagnant le produit.
Matérialisant la preuve de la conformité du produit aux exigences de la qualité et de la sécurité et aux spécifications techniques, ce logo sera attribué par des organismes d’évaluation de la qualité accrédités par les pouvoirs publics.
Au sujet de la contrefaçon, le ministre a relevé que « cette situation névralgique revêt, aujourd’hui, un caractère prioritaire et occupe une place prépondérante dans le programme d’action des pouvoirs publics à l’effet d’en diminuer les impacts compte tenu du constat effectué au niveau des importations qui ont enregistré une forte croissance de produits industriels et alimentaires dont la qualité et l’origine d’une bonne partie ont poussé à des questionnements ».
Cet état de fait, a-t-il poursuivi, « nous interpelle, à plus d’un titre, de mettre les moyens adéquats pour endiguer le phénomène de la contrefaçon et maîtriser le flux des marchandises importées ou fabriquées localement ».