Les mesures contenues dans le projet de loi de finances 2019 servent à maintenir l’équilibre actuel en attendant d’élire un nouveau président, selon les invités du CEE.
Le café des Experts Economiques (CEE) de Radio M. s’est penché, dans son édition d’aujourd’hui, sur le projet de loi de finance 2019 qui reste, selon les intervenants, un document exclusivement politique dont la finalité est de maintenir les équilibres actuels en l’état en attendant que passe la période de turbulence qu’est l’élection présidentielle de 2019.
En effet, selon Mourad Goumiri, « le projet de LF 2019 est un budget complètement accroché aux présidentielles, c’est-dire pas d’augmentation de taxes, pas d’assainissement des dépenses, pas de rationalité». Pourtant, rappelle-t-il, « le ministre des Finances a parlé de la rationalité dans les choix budgétaires ».
Mais, pour Mourad Goumiri, les termes de l’équation sont très clairs: « la rationalité dont parle le ministre des Finances, ce sera sans doute pour la loi de finances complémentaire de 2019, sachant que, entretemps, on aura élu un nouveau président. La Loi de finances complémentaire de 2019, c’est elle la vrai loi de finances pour l’année prochaine», affirme-t-il.
A la question d’El Kadi Ihsane sur les éventuelles mesures de réforme que contiendraient le projet en question, Mourad Goumiri estime que celles-ci sont inexistantes et que, dans la conjoncture actuelle, seule une rupture totale avec les logiques rentières peut permettre à l’Algérie de sortir de la crise dans laquelle elle se débat. Même point de vue pour Ferhat Ait Ali qui considère que la volonté d’élargir l’assiette fiscale n’est rien compte tenu de l’ampleur de la crise économique que vit le pays. « Le nouveau modèle économique lancé en 2014 est un éléphant rose. Il ne repose sur rien de cohérent ou et de concret.
Le principal problème en Algérie, c’est que le pouvoir ne veut pas que la société algérienne s’émancipe économiquement, parce qu’on ne peut pas prendre en otage et dicter ses choix à une société émancipée économiquement», tranche-t-il en plaidant pour une mise à mort définitive du régime rentier. Abondant dans le même sens, M. Goumiri affirme que « le problème n’est pas la fiscalité. La fiscalité n’est qu’un instrument de régulation. Le vrai problème, c’est la nature du système ».
« La fiscalité augmente avec l’augmentation de la croissance. Et pour aller vers la croissance, il faut sortir du système rentier qui nous étrangle. Or, cela, on ne peut pas le faire avec un pouvoir dont le fondement est la rente», conclut-il. Autrement dit, aussi bien pour Ferhat Ait Ali que pour Mourad Goumiri, pour élargir l’assiette fiscale, il faut rompre avec le régime rentier.
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