Selon le PDG de Sonelgaz, le montant des dépenses d’investissement enregistrées en 2013 par l’ensemble des sociétés du groupe public a atteint 409 milliards de DA (+77,5% par rapport à 2012). Près de la moitié de ce montant a été allouée à la production d’électricité, a-t-il indiqué.
La Société nationale de l’électricité et du gaz (Sonelgaz) a engagé pour 2014-2024 un programme d’investissement de 6.338 milliards de DA (environ 60 milliards d’euros). Sa situation financière étant déjà fragile, elle doit recourir, encore une fois, à l’endettement pour réaliser cet important programme, qui prévoit la réalisation de 28.600 MW dont 20.000 MW sont déjà décidés, le reste étant encore en projet.
Le PDG de Sonelgaz, Noreddine Bouterfa, a une nouvelle fois appelé à un « règlement structurel » de la situation financière du groupe public algérien. « Les pouvoirs publics seront une nouvelle fois sollicités pour la mise en œuvre de solutions durables au règlement des conditions de couverture financière des programmes de développement et pour la définition d’un statut fiscal spécifique aux sociétés du groupe », a-t-il déclaré dans une allocution précédant la présentation, lundi à Alger, des bilans d’activité et des comptes sociaux consolidés 2013 des filiales du la holding.
En l’absence d’une solution, notamment le relèvement du prix de l’énergie – une option que les pouvoirs publics hésitent à prendre -, Sonelgaz va recourir à un endettement supplémentaire de près de 4.000 milliards de DA pour financer son programme d’investissement.
Situation financière fragile en 2013
Pour le précédent exercice, coïncidant avec le lancement d’un programme pour la satisfaction de la demande durant les périodes estivales, les difficultés des sociétés du groupe se sont aggravées avec ce besoin de maintenir un rythme soutenu des investissements.
Le montant des dépenses d’investissement enregistrées en 2013 par l’ensemble de ces sociétés a atteint 409 milliards de DA, selon M. Bouterfa, soit une évolution de 77,5% par rapport à 2012. Près de la moitié de ce montant a été allouée à la production d’électricité, a-t-il précisé.
Le non-remboursement des créances détenues sur l’Etat (tel que le précompte TVA, dont le montant a atteint 94 milliards de dinars) ont aggravé le déficit de trésorerie de Sonelgaz, ce qui l’a contraint à un retour vers le découvert bancaire, pour un montant de 75 milliards de DA. L’année 2013 s’achevant dans de mauvaises conditions, sa situation financière et comptable s’est caractérisée par un résultat net consolidé négatif de 29,7 milliards de DA.
Efficacité énergétique des centrales hybrides
M. Bouterfa a, par ailleurs, insisté sur la question de l’efficacité énergétique. « Nous ne pouvons pas continuer à user de l’énergie comme nous le faisons aujourd’hui », a-t-il dit, mettant en garde contre le gaspillage. Et d’ajouter : « C’est une question de bon sens, mais c’est surtout, à présent, une question de survie. »
Selon lui, Sonelgaz va s’engager « durablement » à réduire substantiellement le gaspillage d’énergie à son niveau. « La contribution de notre secteur sera certainement fonction des gains en économies d’énergie en rationalisant la consommation », a-t-il indiqué.
En plus du programme des énergies renouvelables qui prévoit l’installation d’ici 2024 de pas moins de 3260 MW, Sonelgaz table sur l’amélioration de l’efficacité de son système électrique. Afin de réduire les coûts d’investissement et améliorer l’efficacité de ce système, elle prévoit, à partir de 2016, des centrales en cycle combiné du palier 600 MW.