Une récolte de près de 80.000 quintaux de liège est prévue au terme de la campagne 2019-2020, contre 59.607 quintaux réalisés durant la campagne précédente, a affirmé dimanche le directeur général des forêts (DGF), Ali Mahmoudi.
« Depuis le lancement de cette campagne le 15 juin dernier et jusqu’à la première semaine du mois d’août courant, une quantité de 36.800 quintaux a déjà été récoltée, contre 29.000 quintaux à la même période de l’année précédente, a précisé M. Mahmoudi dans un entretien à l’APS.
Il a expliqué que théoriquement, la récolte du liège se poursuit jusqu’à mi-septembre prochain, sauf en cas d’imprévus majeurs tels les grosses chaleurs, les feux de forêts ou encore les averses.
« Dans de telles conditions, le liège levé recolle au tronc et ne peut être prélevé, ce qui nous oblige d’interrompre la récolte dans les endroits touchés par ces incidents pour la reprendre l’année d’après », a indiqué M. Mahmoudi.
La production moyenne de l’Algérie en liège se situe autour de 60.000 quintaux par an, a-t-il fait savoir, affirmant l’existence de 22 wilayas productrices à travers le pays.
La levée du liège (prélèvement de l’écorce de l’arbre du chêne-liège) se fait avec des rotations de 9 à 12 ans sur des arbres adultes, a-t-il encore détaillé.
Le premier responsable de la DGF a affirmé qu’une partie de la production nationale était destinée au marché extérieur après sa transformation, en précisant que l’exportation de liège brut est interdite par la loi.
L’exploitation, ramassage, la transformation et la vente du liège domanial est assuré par le Groupe génie rural (GGR) et ses six filiales (ERGR) qui activent à travers les différents régions du pays, précise le même responsable.
La grande partie de la récolte est utilisée comme matière première pour la fabrication de panneaux d’isolation thermique et sonore. « Certes, la production locale de liège ne peut pas répondre aux besoins du secteur du bâtiment, néanmoins la DGF a proposé au ministère de l’Habitat de réserver cet isolant écologique pour les établissements sensibles tels les écoles, les crèches ou les hôpitaux « , a-t-il dit.
Il a fait constater que les entrepreneurs optent pour le polystyrène pour leurs travaux d’isolation car il est beaucoup moins cher que le liège qui est une matière bio rare. Mais les particuliers qui travaillent pour leur compte utilisent les panneaux d’isolation en liège.
Quant aux surfaces occupées par le chêne-liège dans les régions de production, le directeur général de la DGF affirme qu’elles ont considérablement diminué en passant de 450.000 hectares à 200.000 hectares.
Il a attribué ce déclin important de ce patrimoine écologique à forte potentialité économique à la décennie noire durant laquelle les subéraies ont été lourdement touchées.
Il a également évoqué les feux de forêts et l’exploitation illicite des jeunes arbres provoquant leur mort.
Pour réhabiliter les forêts des chêne- liège endommagées, M. Mahmoudi a fait part d’un projet de coopération que l’Algérie avait conclue avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans le cadre du développement durable.
Le projet concerne trois wilayas pilotes productrices à savoir Jijel, Bejaia et Tlemcen pour lesquelles l’Organisation onusienne proposera des solutions de réhabilitation de subéraie.
Le premier responsable de la DGF évoquera d’autre part la problématique des bois et surfaces de chênes liège appartenant aux privés qui sont à l’abondance faute de permis d’exploitation.
« Ces terres sont dans l’indivision, a-t-il fait constater, en appelant leurs propriétaires à régulariser leurs situations juridiques pour se faire délivrer des actes leurs permettant l’exploitation régulière et réglementé de leur liège.