Le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), M. Réda Hamiani a démenti la démission collective prêtée à une quarantaine de membres de l’organisation qui auraient emboité le pas à Slim Othmani, parti avec fracas en signe de protestation contre la dérive politique de l’organisation patronale.
M. Réda Hamiani a affirmé hier soir sur le plateau de la chaine privée Dzair TV que Slim Othmani est le seul membre du FCE à avoir quitté les rangs de l’organisation. Prenant bien le soin de ne pas le nommer, M. Hamiani a déclaré que le patron de NCA Rouiba «est un personnage plus présent dans les médias que dans les rangs du FCE». «Cet organique de l’exécutif du FCE a toujours été absent, préférant s’exprimer dans les médias que dans le cadre des organes de l’organisation», a-t-il ajouté. M. Hamiani a ainsi démenti les informations qui ont suivi le départ de Slim Othmani, selon lesquelles une quarantaine de membres du FCE ont déposé une démission collective de l’organisation.
Dans le même contexte, le président du FCE a regretté l’attitude de Slim Othmani et d’autres membres qu’il n’a pas cités et qui, selon ses termes, se sont « défaussés », en refusant de venir débattre de la question au sein de l’assemblée générale. «J’aurais aimé qu’ils viennent s’exprimer au sein des instances du Forum et plaider leur point de vue au lieu de fuir le débat. Malheureusement, beaucoup ont pris l’avion le jour de la tenue de l’assemblée générale.», a-t-il déclaré.
Les statuts n’interdisent pas le soutien politique
Revenant sur la controverse autour de la décision du FCE de soutenir le 4e mandat du président-candidat Abdelaziz Bouteflika, M. Hamiani a rappelé que cette démarche « n’a rien d’exceptionnel » du fait que l’organisation en est coutumière pour avoir soutenu Bouteflika depuis 1999. M. Hamiani considère que la réunion du 13 mars s’est déroulée dans la transparence totale. Sauf que les participants étaient majoritairement acquis à Bouteflika et ont décidé de changer le mode scrutin, pour un vote à main levée au lieu de l’habituel bulletin secret.
M. Hamiani a rejeté l’argument de Slim Othmani, selon lequel le soutien politique à un candidat va à l’encontre des statuts du FCE : «Ce raisonnement ne tient pas la route parce qu’une lecture fouillée des statuts montre que s’ils n’autorisent manifestement pas le soutien politique avec un accompagnement financier, ils ne l’interdit pas non plus », a-t-il dit.
Evacuer définitivement cette question
M.Hamiani a déclaré que la lettre qu’avait envoyé le candidat Ali Benflis au FCE, la veille de l’assemblée générale, pour lui demander de garder une position neutre et présenter son programme électoral n’avait pas été inscrite à l’ordre du jour. «Nous n’avons pas eu suffisamment le temps de l’examiner,» a-t-il dit. Il s’est toutefois engagé à inviter les candidats « à nous décliner leurs programmes pour les discuter avec eux, parce qu’on nous, nous soutenons des programmes et non pas les personnes,», a-t-il précisé.
Le Président du FCE a enfin révélé que la question du soutien politique de l’organisation à un candidat ou un parti, sera abordée de nouveau après la présidentielle, une fois que la conjoncture « sera plus sereine ». «Le FCE devra se décider sur cette question, une bonne fois pour toute (…) l’organisation en sortirait grandie en évacuant cette question politique et j’userais de toute mon influence pour régler définitivement cette question, » a-t-il promis.