Algérie-réforme du Baccalauréat : un projet soumis au Gouvernement avant fin août - Maghreb Emergent

Algérie-réforme du Baccalauréat : un projet soumis au Gouvernement avant fin août

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Un projet de réforme de l’examen du Baccalauréat sera soumis au Gouvernement au terme des vacances, a annoncé dimanche le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Tahar Hadjar.

 

La révision de cet important examen s’est imposée comme une nécessité impérieuse, suite aux fuites à grande échelle de sujets lors de la session de mai, un scandale qui a contraint les autorités du pays à décider une refonte partielle des épreuves du 19 au 23 juin

Réduction du nombre de jours et de matières de l’examen du BAC

Le projet de réforme, qui comporte plusieurs points, notamment la réduction du nombre des jours d’examen de cinq à trois jours et de celui des matières de cet examen,  “sera soumis au Gouvernement au terme des vacances d’été”, a déclaré M. Hadjar lors d’une conférence de presse sur les inscriptions universitaires, sans donner de date précise, qui serait  «probablement vers le 24 août», selon l’agence officielle APS.

Selon le ministre la révision du système du BAC, serait motivée par le fait que les candidats concourraient dans des matières secondaires à la filière choisie, d’où l’impératif d’une réflexion sur la nécessité de se diriger vers “un baccalauréat plus spécialisé”.

Le projet devrait entrer en vigueur dès la prochaine rentrée scolaire et le candidat sera examiné dans les matières essentielles et les notes obtenues durant l’année scolaire seront prises en compte, en se basant sur la fiche d’évaluation.

Des pédagogues et des universitaires ont présenté en juillet dernier à Alger des propositions pour la reforme du baccalauréat, à la lumière d’une série de rencontres avec l’ensemble des institutions et partenaires sociaux.
Lors d’un atelier national sur la refonte du baccalauréat, il a été notamment proposé de réduire la durée des épreuves à moins de cinq jours pour atténuer la pression psychologique que subissent les candidats et leurs familles, d’autant plus, que la durée du baccalauréat algérien est la plus longue.
Il a été également proposé d’organiser les examens des matières littéraires durant la deuxième année secondaire ou l’examen oral pour certaines matières, notamment littéraires et d’habituer l’élève à faire des recherches.

Les étudiants de 1ère année universitaire confrontés au problème des langues étrangères

Le directeur général de la recherche au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Abdelhafid Aourag, a mis l’accent sur les difficultés que rencontrent les étudiants de la première année universitaire en matière de langues étrangères, préconisant l’enseignement des matières scientifiques (mathématiques, physique et science naturelle) en langue française d’autant que la plupart des ouvrages disponibles sont en langues étrangères.
Par ailleurs, l’inspecteur général du ministère de l’éducation nationale, Nedjadi Messeguem, a souligné la nécessité de revoir le contenu des programmes du baccalauréat.
Pour sa part, le conseiller au ministère de l’éducation nationale, Mohamed Chaib Draa Tani a indiqué que la tutelle a dégagé six propositions, allant de la reforme graduelle du baccalauréat et l’introduction de l’évaluation continue à la réduction de la durée de l’examen.

Réformes graduelles étalées jusqu’à 2020
Les propositions formulées dans le cadre de cette démarche vont, a-t-il indiqué, du maintien de l’examen inchangé en amendant uniquement la programmation, à la réduction du nombre de jours à trois pour les matières essentielles, alors que d’autres ajoutent l’introduction d’une épreuve de langue française ou anglaise, à l’organisation d’une session en deuxième année secondaire et d’une autre en classe de terminale.
Selon M. Chaib Draa Tani, les reformes seront graduelles et s’étaleront jusqu’à 2020 et l’évaluation continue pourrait être introduite dès l’année prochaine pour les classes de terminale.

Trois ateliers ont été constitués entre les deux ministères, le premier sur “la refonte du baccalauréat”, le deuxième sur “la conception et l’élaboration des sujets” et le troisième sur “l’évaluation continue et autres innovations”.

Pour rappel, le taux de réussite au baccalauréat session 2016, annoncé par la ministre de l’Education nationale Mme Nouria Benghebrit, n’a guère dépassé les 49,79% pour les élèves scolarisés et 33,7 % pour les candidats libres.

Les filières qui ont enregistré les taux de participation les plus élevés sont les Mathématiques (63,26%) et Lettres et Langues (56,09%), selon la ministre qui a relevé que le taux global de réussite au bac 2016 est inférieur à celui de l’année précédente qui était de 51,36%. Elle a expliqué ce résultat par les fuites de sujets diffusés sur les réseaux sociaux.

Ces fuites sont « action criminelle » a-t-elle estimé. « L’année était stable, les programmes respectés, malheureusement on a été victimes d’une action criminelle”, a-t-elle déploré.
Quelque 818.515 candidats ont passé l’examen du baccalauréat session 2016 durant la période allant entre le 29 mai et le 2 juin 2016 dont 549.593 élèves scolarisés et 268.925 candidats libres.
Suite à la fuite de sujets, pas moins de 555.000 candidats ont du repasser les épreuves, majoritairement dans les filières scientifiques, de la session «bis» qui s’est déroulée 19 au 23 juin, et durant laquelle les autorités sont allées jusqu’à prendre la décision extrême, du reste sévèrement critiquée, de couper l’accès à l’internet à l’échelle nationale, pendant les épreuves, pour éviter une réédition du scandale des fuites de sujets.

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