La décision de la chambre d’accusation portant rejet de la demande de la liberté provisoire aussi bien pour le fils que pour le père (Hocine Benhadid) était attendue, a estimé aujourd’hui dans un entretien à TSA, Me Khaled Bourayou avocat de l’ex général. L’avocat pointe même « une justice instrumentalisée » au service du plus fort qui perd de son équité. « Nous sommes dans une situation inédite où deux généraux sont en prison.
Souvenez-vous des dégâts de l’instrumentalisation. « C’est la justice qui paie le prix de son instrumentalisation et nous ne sommes pas près de sortir de ce cercle vicieux où la justice ne serre que le plus fort », martèle l’avocat.
Un brillant procureur général (d’Alger, NDLR) a été démis de ses fonctions, il y a quelques semaines, avec un procureur général adjoint et un juge d’instruction », fait observer l’avocat.
En pointant une justice instrumentalisée, Me Bourayou entend qu’elle l’est « au profit du clan le plus fort ». Se gardant de citer de noms, Khaled Bourayou estime qu’il appartient au Président de la République « de veiller » à ce que la justice ne soit plus instrumentalisée. « C’est la justice qui paie le prix de son instrumentalisation et nous ne sommes pas près de sortir de ce cercle vicieux où la justice ne sert que le plus fort », martèle l’avocat qui déplore que la justice perd aussi de son humanisme.
Pour lui, le général à la retraite actuellement en détention près des déclarations à la presse, notamment à cause de ses déclarations sur le plateau de Radio M, la webradio de maghrebemergent, ainsi que son fils, sont les « victimes » de cette instrumentalisation.
La déclaration du général n’est pas aussi dangereuse que celles faites par d’autres voix qui n’ont fait l’objet d’aucune poursuite, soutient Me Bourayou. Selon lui, l’urgence de la défense de l’ex général est de réduire au maximum l’incarcération de Benhadid et son fils, et faire en sorte qu’ils soient renvoyés devant le tribunal correctionnel au lieu d’être renvoyés devant le tribunal criminel.
« A-t-on besoin d’encercler le véhicule d’un général à la retraite qui marche avec une canne pour l’extirper de force ? A-t-on besoin d’emprisonner son fils ? A-t-on besoin d’endeuiller toute une famille. Comment peut-on laisser un homme qui a participé au salut du pays dans les moments les plus difficiles dans la lutte contre le terrorisme avec une batterie de nullités », s’interroge l’avocat. Par batterie de nullité, Me Bourayou entend « des PV non signés par ceux qui les ont rédigés, la mise en garde à vue non signalée au Procureur, l’incompétence du juge d’instruction… ». « Tout cela n’a pas suffi à libérer le général Benhadid. Tout cela n’a pas suffi à faire dire le droit. Si les considérations du droit n’ont pas réussi à libérer le général Benhadid, c’est qu’il y a une instrumentalisation de la justice », persiste et signe Me Bourayou.