Le marché algérien consomme environs 60 000 tonnes de soude caustique par an alors que la production nationale n’assure que 25 à 30% de ses besoins.
Les restrictions des importations, notamment des intrants utilisés dans l’industrie, pénalisent non seulement l’économie du pays mais aussi la santé des populations. C’est Josep Maria Cos Quixal, directeur de Distrim, filiale de PMS International, une société espagnole spécialisée dans la distribution de produits chimiques et qui est installée en Algérie depuis quarante ans, qui vient de lancer une alerte dans ce sens. Il a adressé une lettre au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour lui demander d’intervenir pour parer aux dangers encourus. En effet, M. Cos Quixal a cité, entre autres produits concernés par ces restrictions, la soude caustique.
« Mon activité se situe dans le domaine de la chimie industrielle, à savoir le domaine agro-industriel, de traitement des eaux, du forage pétrolier et des détergents notamment mais aussi celui de la sidérurgie etc. J’ai notamment beaucoup travaillé avec un élément essentiel à ces productions : il s’agit de la soude caustique. Base minérale qui entre dans la composition de nombreux produits industriels, elle constitue un élément essentiel des processus industriels et des productions de ces derniers. Depuis la cosmétique, en passant par les teintures, les savons, les encres, la fabrication du caoutchouc aux fils de suture en médecine, les boissons, le lait et les yaourts, sa présence est indispensable dans une économie qui se veut ouverte et multifonctionnelle », écrit-il.
Il précise que la soude caustique intervient bien sûr dans l’industrie chimique, mais elle est également un élément essentiel dans tous les processus d’assainissement, de décontamination et de nettoyage. « La soude caustique est en étroit rapport avec la santé publique puisqu’elle est utilisée notamment dans la fabrication du chlore et tous ses dérivés. Dans l’industrie pétrolière, elle sert notamment à nettoyer et à traiter les eaux et les boues issues de l’exploitation du pétrole, qui, sans ce traitement, seraient très dangereuses pour l’environnement, et par là même pour les populations», poursuit-il.
Pour parer à ces effets, M. Cos Quixal demande au chef de l’Etat d’intervenir « de manière concrète de façon à faciliter la démarche d’importation de ce produit clé et phare aux différents opérateurs économiques qui sont intéressés par cette matière, et ce en établissant un prix abordable ». Car, ajoute-t-il, « un prix stable et modique permettra aux acteurs économiques de continuer à utiliser la soude caustique de manière régulière et en quantité suffisante pour que son effet reste agissant en termes de santé publique ». Autrement dit, M. Cos Quixal trouve normal que l’Etat algérien protège l’économie du pays, mais aussi, insiste-t-il, la santé de la population.
A noter que le marché algérien consomme environs 60 000 tonnes de soude caustique par an alors que la production nationale n’assure que 25 à 30% de ses besoins. Cette production est assurée par trois entreprises : Adwan à Mostaganem, Sasko à Biskra et Flash à Ouargla. Le reste est importé.