Lors de son passage hier sur Radio M., Mohamed Ali Deyahi, directeur Afrique du Nord du Bureau international du travail, a rappelé l’exemple de la réforme marocaine qui a porté sur ces trois aspects réunis. Il a regretté, néanmoins, que cette réforme ait été décidée unilatéralement par l’Etat marocain, ce qui a donné naissance à d’importants mouvements de protestation.
Le premier Ministre Ahmed Ouyahia envisage, dans le plan d‘action de son gouvernement, de réformer le système des retraites. Pour l’heure, le contenu de cette réforme n’a pas été révélé. Toutefois, il s’agit d’agir, comme l’a souligné Mohamed Ali Deyahi, directeur régional pour l’Afrique du Nord du Bureau international du travail lors de son passage hier sur Radio M., soit sur l’âge de départ à la retraite, soit sur le niveau des prestations, soit sur les cotisation patronales ou sur les trois en même temps.
Jusque-là, c’est surtout l’âge de mise en retraite des travailleurs qui a été le plus évoqué. M. Deyahi estime que l’âge n’est pas nécessairement la variable la plus déterminante. « Dans une réforme sérieuse qui pourra restaurer les équilibres, il faut agir sur les trois niveaux : l’âge, les prestations et les cotisations patronales », a-t-il préconisé en citant l’exemple marocain. « Le Maroc a revu à la hausse l’âge de mise à la retraite, il a diminué les prestations et il a augmenté les cotisations », a-t-il rappelé regrettant, néanmoins, que cette réforme ait été décidée unilatéralement par l’Etat marocain, ce qui a donné naissance à d’importants mouvements de protestation.
Selon lui, dans tous les cas, « l’Algérie n’échappera pas un réexamen de son système de retraites ». Nombreux sont, en effet, les experts à affirmer que l’équilibre de la Caisse nationale des retraites (CNR) est devenu précaire et est intenable dans les conditions actuelles. Toutefois, estime M. Deyahi, « l’Algérie dispose de partenaires sociaux suffisamment avertis, suffisamment informés et formés pour arriver à des équilibres ».
Pour rappel, actuellement, l’âge de départ à la retraite en Algérie est de 60 ans alors que, dans des pays comme le Maroc, il a été élevé à 65 ans.