Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a appelé, mercredi à Biskra, les acteurs du secteur informel à déposer leur argent dans les banques »en toute confiance » et à déclarer leurs salariés.
« Je les encourage vivement à déposer en toute confiance leurs avoirs dans les banques et à déclarer leurs salariés non pas parce qu’ils sont obligés de le faire, mais parce qu’ils y trouveront avantage et pourront investir leurs moyens financiers dans le secteur productif », a affirmé M. Sellal dans son allocution à l’ouverture des travaux de la 18ème réunion de la tripartite.
A ce propos, le Premier ministre a affirmé qu' »une approche franche, sincère et honnête est développée en direction des acteurs de la sphère informelle pour les mettre en confiance et leur permettre de régulariser leurs situation à travers des dispositifs de mise en conformité simples, transparents et sans implications autre qu’un droit minime dont il doivent s’acquitter ».
M. Sellal a rassuré, en outre, qu' »il n’y aura aucune poursuite judiciaire ni fiscale contre ces acteurs ».
Il a aussi démenti les rumeurs indiquant que l’Etat a pris ces dispositions pour s’accaparer de l’argent circulant dans le secteur informel.
L’opération de mise en conformité fiscale volontaire (MCFV) est l’une des principales dispositions de la LFC 2015 qui vise à assainir l’économie nationale des activités informelles, rappelle-t-on.
Il s’agit d’inciter les personnes physiques non impliquées dans des opérations de blanchiment d’argent ou de financement du terrorisme, qui pourront ainsi transférer leurs capitaux du circuit informel vers celui des banques, contre paiement d’une taxe forfaitaire de 7%.
L’argent liquide circulant dans l’informel tourne autour de 1.000 à 1.300 milliards de DA, selon la Banque d’Algérie.
Les 1.500 agences bancaires activant sur tous le territoire national ont drainé des sommes importantes, avait indiqué récemment le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa.
Faire de la capacité de résilience du pays un « levier de transformation » de l’économie nationale
Par ailleurs, le Premier ministre a appelé à faire de la capacité de résilience du pays, face à la chute des prix de pétrole, un « levier de transformation » de l’économie nationale.
« La gestion rationnelle des finances publiques et les décisions d’anticipation prises permettent à l’Algérie de mieux encaisser la baisse brutale des prix du pétrole.
A nous, maintenant, de transformer cette capacité de résilience en levier de transformation de notre économique vers la création de richesses et d’emplois », a indiqué M. Sellal lors de l’ouverture des travaux de la 18ème réunion de la tripartite (gouvernement, syndicat et patronat).
Le gouvernement, a-t-il rappelé, a partagé avec ses partenaires et interlocuteurs la réalité de l’ensemble des données macroéconomique et financières du pays ainsi que le détail de son dispositif de riposte (cadrage économique à 2019 et vision prospective à 2030) face à la détérioration des cours sur le marché mondial des hydrocarbures.
La finalité est de « mobiliser la force de travail du pays afin de faire face aux défis qui nous attendent », a souligné le Premier ministre rappelant que le Pacte national économique et social pour la croissance avait scellé un consensus entre patronat, syndicat et exécutif en faveur de la croissance et de l’édification d’une économie émergente, élément central du programme présidentiel.
« Dire la vérité, c’est tabler sur un baril de pétrole à 45 dollars comme base d’élaboration de la loi de finances pour 2016 qui ira dans le sens de la croissance et non dans celui de l’austérité car nous avons largement les capacités de résister et de nous améliorer », a-t-il soutenu.
Les résultats obtenus, l’efficacité des différentes mesures, les contraintes et les blocages sont toujours pris en charge « sans maquillage ni surinterprétation », a-t-il assuré, ajoutant qu’il s’agissait avant tout d’expliquer et de « gagner l’adhésion de tous autour de l’objectif commun : le développement du pays ».
Face à la contraction des ressources financières, a-t-il observé, « le réflexe primaire ainsi que le calcul froid et cynique prôné par certains analystes voulaient que l’on procède de la manière la plus basique: si les revenus ont baissé de 47% sur l’année écoulée, des coupes dans les mêmes proportions doivent être opérées sur les dépenses notamment celles non productives, à savoir les transfert sociaux. »
Selon lui, « cette arithmétique macabre ne tient pas compte de la nature sociale et démocrate de l’Etat algérien moderne voulue par ses pères fondateurs et exprimée dans l’appel du premier novembre 1954 ».