La Fédération nationale des éleveurs et de l’élevage (FNEE), rappelle son vice-président Ibrahim Amrani, a déjà proposé de « créer des coopératives spécialisées autour des grandes villes qui permettraient de transmettre le produit directement au consommateur ».
« Seule la création de coopératives peut stopper la spéculation sur les prix des moutons », a déclaré à Maghreb Emergent le vice-président de la Fédération nationale des éleveurs et de l’élevage (FNEE), Ibrahim Amrani, commentant la situation des marchés de bétail dominés par les marchands saisonniers et dont le contrôle semble échapper à l’Etat.
La fédération, rappelle Ibrahim Amrani, a déjà proposé à la tutelle de « créer des coopératives spécialisées autour des grandes villes qui permettraient de transmettre le produit directement au consommateur et d’éviter toutes sortes d’anarchie ».
La domination du marché par les marchands saisonnier en dépit de l’appel du ministère de l’Agriculture à éviter les points de vente parallèles pour l’achat du mouton de l’Aïd est « logique », estime Ibrahim Amrani, « car les éleveurs doivent vendre leur production ».
Le vice-président de la FNEE a souligné, dans sa déclaration à Maghreb Emergent, que « cette situation est une suite logique à l’augmentation de la demande sur le marché, et c’est ce qui donne l’occasion aux [marchands saisonniers] d’imposer leurs règles et leurs prix ».
Les prix des moutons de l’Aïd El Adha ont été estimé, il y a deux semaines, entre 25.000 DA et 57.000 DA, mais actuellement, ils commencent à flamber dans les grandes villes pour attendre 35.000 DA à 70 000 DA.
« La responsabilité n’incombe pas aux éleveurs »
Selon le président de FNEE, « le citoyen ou les autorités ne doivent pas faire incomber aux éleveurs la responsabilité de ces prix ». Et d’expliquer : « Avec les services du ministère de l’Agriculture, la fédération a participé à un vaste programme auprès des éleveurs pour les conseiller de vendre leur bétail dans les points de vente autorisés, où tous les moyens ont été mis à leur disposition (eau, électricité, sécurité, contrôle sanitaire, etc. ».
Les éleveurs passent des périodes difficiles durant toute l’année, souligne Ibrahim Amrani : « L’Algérie enregistre un manque d’environ 50% en ce qui concerne les aliments de bétails. On importe du maïs, du soja, de l’orge, du blé tendre et du blé dur. Ces produits se vendent cher, malgré les subventions de l’Etat et la production nationale [qui] n’est jamais suffisante pour couvrir les besoins des éleveurs. » Malgré la disponibilité d’environ 12 millions hectares de terre pour alimenter environ 28 millions de têtes, fait-il observer, la « filière est victime de spéculation des personnes qui n’ont rien avoir avec l’activité ».
Le vice-président de la Fédération nationale des éleveurs et de l’élevage a mis l’accent sur le fait que les éleveurs attendent toujours un cadre légal et organisationnel de leurs activités et déplore le « manque de réelle attention des autorités » à ce problème. D’ailleurs, ajoute-t-il, « la FNEE a demandé au ministère de l’agriculture plus de moyens logistiques pour pouvoir encadrer elle-même cette activité ».