La confiance est au cœur des problèmes de l’économie en Algérie a estimé le professeur Sid Ali Boukrami qui a lancé un appel à un consensus national pour la maintenance pour éviter de se retrouver dans un «bidonville national». Il a également estimé que la direction actuelle de l’université équivaut à un gaspillage des ressources humaines et des deniers publics.
«L’économie en Algérie fait face avant tout à un problème de confiance. Cela s’est confirmé lorsque l’Etat a lancé l’emprunt obligataire, au lieu de diminuer l’effet de la monnaie fiduciaire, il l’a augmenté. Pourquoi ? On pense qu’il y a un problème de confiance entre les banques et les détenteurs de fond » a déclaré le président du conseil scientifique de la COSOB, Ali Boukrami, intervenant lors du 3ème colloque du conseil scientifique, mercredi à l’hôtel Aurassi à Alger.
Dans le cas actuel de l’économie algérienne, « les mécanismes économiques ne suffiront pas. Ce qu’il faut, avant d’entamer toutes réforme ou d’instaurer toute loi, c’est rétablir la confiance. C’est d’ailleurs la mission de tout homme politique qui veut améliorer la situation financière et économique en général. D’une manière plus concrète dans la politique monétaire, si nous avons 35% de notre masse monétaire représentée comme étant une monnaie fiduciaire, on ne peut pas avoir une politique monétaire fondée sur les taux d’intérêt ».
Arrêter d’inventer des textes
Pour l’économiste et ancien secrétaire d’Etat auprès du ministre de la prospective et la statistique « il faut arrêter d’inventer des textes, qui n’ont pas eu d’effet auparavant » et essayer de la « connaitre de manière approfondie de notre situation socioéconomique ».
Selon lui, il y a beaucoup de problèmes qui sont source d’inquiétude notamment pour la gestion et la maintenance dans tous les secteurs. Il faut engager prioritairement les actions de réparations des détériorations subies par les établissements et des infrastructures
«Regardons ce qui se passe dans les universités, les usines publiques, les hôpitaux, c’est une responsabilité de tous actuellement vis-à-vis des générations futures ». Selon lui, la maintenance est la «priorité des priorités » car sans elle on risque de se retrouver avec un « bidonville national » et c’est une question sur laquelle il faut « essayer d’organiser un consensus national ».
L’université algérienne comprend actuellement 1,6 millions d’étudiants avec 400.000 diplômés par an. Or, relève le Pr Boukrami, ce ne sont pas les diplômes qui définissent le marché du travail mais le contraire. « Si on continue dans la même direction actuelle, estime-t-il, cela constitue une forme de gaspillage des ressources publiques et des ressources humaines ».
Financement islamique pour bientôt
Interrogé en marge du colloque, le président de l’ABEF (Association des Banques et Etablissements Financiers), Boualem Djebbar a indiqué que « le lancement du financement islamique se fera dans les semaines à venir au niveau des banques publiques et d’autres suivront avec le temps quand ils répondront aux procédures internes ».
«L’ABEF a déjà préparé le cadre organisationnel et technique pour la réussite de cette opération, tout en assurant la formation des banquiers par des expert nationaux et internationaux »
Pour ce qui est financement de l’économie nationale, M.Djebbar a indiqué qu’actuellement « le taux des crédits a augmenté de 7% jusqu’au 30 juin dernier par rapport à la même période de 2016 et qui s’établi à 8400 milliards de DA
En marge du 3ème colloque du conseil scientifique de la COSOB, une convention de formation a été signée entre l’université d’Alger 3 et la COSOB pour créer un master professionnel spécialisé en marchés financiers.