L’Algérie donnera au Mali accès à internet via satellite. Un accord commercial entre les deux pays sera signé février prochain, selon la ministre de la Poste est des TIC, Iman Houda Feraoun, qui souligne le « succès des expériences menées récemment par des experts algériens à Bamako ».
Algérie Télécom Satellite (ATS) devrait signer un accord avec Sotelma-Malitel en février prochain afin de fournir le voisin du sud d’une connexion internet dans un premier temps via satellite « en attendant l’arrivée de la fibre optique au Mali », selon une déclaration faite dimanche par la ministre de la Poste et des TIC, Imane Houda Feraoun.
En marge d’une réunion avec la commission des finances et du budget à l’Assemblée nationale populaire (APN) consacrée au débat du projet de loi relatif au règlement budgétaire 2014, la ministre a rappelé que l’accès du Mali à Internet se fera dans une première étape via satellite en attendant l’arrivée de la fibre optique dans ce pays. La ministre faisait allusion au grand projet de construction d’une dorsale transsaharienne à fibre optique (DTS) devant relier l’Algérie, le Mali, le Niger et le Tchad. Ce projet soutenu par la Banque africaine de développement (BAD) ambitionne d’interconnecter l’Afrique du nord, de l’ouest et l’Afrique centrale.
Le Mali est l’un des pays africains où la connexion internet est la plus faible et aux tarifs exorbitants. En effet, les 384 kilobits sont vendus à 36. 000 FCFA équivalent à 60 euros par mois. Une offre qui n’a pas changé depuis 2009. L’opérateur Orange-Mali, présent depuis 2002 et détenant 96% du marché de l’internet fixe offre aussi des débits allant de 1 à 2 mégabits. Toutefois le prix est hors portée des usagers (457.35 euro/mois). Très critiquée par la presse malienne ainsi que par la société civile, ce géant des télécoms n’aurait consenti aucun effort pour acquérir sa propre bande passante. En effet, cette entreprise achète la bande passante auprès d’Orange-Sénégal et Orange-Côte d’Ivoire. Et ce malgré les bénéfices colossaux qu’elle aura enregistré notamment en 2014, selon le collectif «#Mali 100 méga» qui dénonce les tarifs élevés et le faible débit imposé par cette filiale d’Orange. Le fournisseur d’accès internet public Sotelma-Malitel, détenant la petite portion du marché (4%), est quant à lui « handicapé par les pesanteurs bureaucratique » selon la presse malienne.