L’Accord d’Association a été négocié par l’Algérie dans un contexte politique, économique particulier. La révision de l’Accord devient impérative, selon M. Said Djellab, Directeur des accords régionaux auprès du ministère du commerce, au vu des données économiques, différentes de celles de 1999.
Le Directeur des accords régionaux auprès du ministère du commerce a annoncé ce lundi sur les ondes de la Radio chaine III, que la partie européenne est prête ‘’à revisiter l’Accord d’association.‘’ Dans ce sens, une rencontre a eu lieu il y a dix jours à Bruxelles, déclare M. Djallab. ‘’Nous avons fait état de notre bilan, et à partir de là, nous allons travailler ensemble (avec l’Union Européenne) pour voir quels sont les correctifs à apporter‘’, a-t-il précisé, ajoutant que des propositions seront formulées vers le mois de mai prochain. M. Said Djellab qui exprime le point de vue officiel algérien estime que cet Accord ‘’fonctionne dans un seul sens‘’ en défaveur de l’économie algérienne. Le responsable souligne la particularité politique de la période de négociation de cet accord. ‘’L’Accord d’Association n’a pas été mal négocié, car les négociations ont eu lieu dans un contexte où la priorité était d’ouvrir une fenêtre vers l’extérieur‘’, a-t-il souligné.
Un accord devenu caduc
Unanimement, les observateurs estiment que l’Accord d’association n’a pas eu les effets escomptés sur l’économie algérienne, et notamment celui de faciliter l’exportation des produits (hors hydrocarbures) vers l’UE. Au niveau du gouvernement, la réévaluation est devenue ‘’nécessaire‘’ suite à la récente conjoncture économique, à savoir la chute du cours du pétrole et la dépendance excessive aux importations. En effet, en octobre 2015 un Conseil des ministres avait convenu que la chute de près de la moitié des revenus extérieurs du pays, du fait de la crise du marché pétrolier rend nécessaire une évaluation de l’Accord entre l’Algérie et l’Union Européenne. Le directeur des accords régionaux, lors de cette émission, a tenu à souligner que l’Algérie est devenue exportatrice d’un certain nombre de produits, qu’elle importait de l’extérieur auparavant. ‘’Il y a pas mal de produit où on était des importateurs-net, et où nous sommes devenus exportateurs-net. ‘’ Interrogé sur ‘’l’incident’’ de la de la directive de douane qui a fait comprendre –implicitement- la suspension de l’Accord d’Association, M. Said Djellab a fait savoir que ceci a eu lieu à la veille de la rencontre avec la partie européenne, et que c’était l’occasion d’infirmer un éventuel gel de l’Accord d’Association.