La chasse aux excès de sucre et de matières dans les aliments va commencer avec la publication d’un décret exécutif destiné à remettre l’Algérie aux normes. Ce n’est pas trop tôt. Les Algériens consomment trois fois plus de sucre et de matières grasses par rapport aux normes internationales, selon une étude du ministère de la Santé présentée lors d’une rencontre organisée le 20 septembre dernier entre le ministre du commerce, Bakhti Belaïb et des associations de protection du consommateur.
« Notre déficit en matière de normalisation est considérable » avait-il souligné en relevant que « nous consommons des produits avec un excès de sucre ou de sel ou de matières grasses) qui dépasse les normes admises à l’échelle mondiale ». Un cadre du ministère avait annoncé que les ministère travaillait « à ramener ces ingrédients aux normes internationales ».
C’est en voie de l’être puisqu’un décret exécutif pour réduire le taux de sucre, sel et matières grasses dans les denrées alimentaires sera promulgué prochainement, a indiqué à l’APS le directeur exécutif de l’association algérienne de protection du consommateur, Mohamed Toumi.
M.Toumi qui intervenait lors des portes ouvertes organisées par l’association algérienne du diabète a annoncé que la promulgation du décret accompagnera le lancement de la première enquête nationale sur la prévalence des maladies chroniques au sein de la société algérienne à l‘occasion de la journée mondiale du diabète, le 14 novembre.
Diabète, 1,5 million de morts par an dans le monde
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne que malgré les avancées médicales qui permettent à de plus en plus de personnes de vivre avec le diabète, la maladie tue toujours 1,5 million de personnes par an dans le monde.
Même si de plus en plus de personnes vivent avec le diabète, cette maladie continue de tuer plus d’1,5 million de personnes par an dans le monde. L’OMS a alerté en avril dernier sur le fait que le nombre de personnes vivant avec le diabète a pratiquement quadruplé depuis 1980 pour atteindre les 422 millions d’adultes dont la plupart vivent dans les pays en développement. Le surpoids et l’obésité sont incriminés dans cette augmentation alarmante du nombre des diabétiques.
Selon le Dr Djamila Nadir de la direction de la prévention au ministère de la Santé, « entre 12% et 15% de la population algérienne est diabétique, 26% souffrent de l’hypertension »
L’association algérienne de protection du consommateur a été associée par les ministères de la santé et du commerce dans l’élaboration de ce décret qui obligera les producteurs à réduire le taux de sucre, de sel et des matières grasses dans les denrées alimentaires a indiqué Mohamed Toumi.
Mieux contrôler les producteurs et les boulangers
Ce décret va donner les moyens de « mieux contrôler » les producteurs et les boulangers, a-t-il ajouté. Une commission interministérielle (ministères de la Santé et du Commerce) installée depuis 2014 a été chargée d’engager une réflexion sur l’allégement du poids de la baguette de pain à moins de 250 grammes.
De son coté, l’association des Producteurs algériens de Boissons (APAB) a « salué » ce décret bien avant sa promulgation officielle, ajoute M. Toumi, indiquant que les producteurs ont « accepté » de réduire le taux de sucre, de sel et de matières grasses dans les denrées alimentaires, car la loi doit être respectée par tous les producteurs, qu’ils soit nationaux ou étrangers.
De son coté, Dr Grim Nacer, conseiller au cabinet du ministère de la santé a fait savoir que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, Abdelmalek Boudiaf donnera prochainement le feu vert pour le lancement d’une étude sur les facteurs d’atteinte du diabète basée sur l’approche Stepwise adoptée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Bien que le régime alimentaire en Algérie diffère de celui adopté dans de nombreux pays, le nombre de diabétiques est en augmentation ce qui nécessite une mise à jour des données dans le but de déterminer les causes réelles de cette maladie ainsi que le nombre de personnes atteintes, ajoute la même source.
L’étude de l’OMS est une approche fondée sur le suivi des facteurs d’atteinte des maladies chroniques se basant sur la planification, la collecte, l’enregistrement et l’analyse des données en vue d’élaborer un rapport final. Cette étude donnera dans les six prochains mois des résultats sur lesquels on fixera des objectifs sur 3 ans pour contrôler la maladie et limiter sa prévalence, indique Dr Grim.