Actuellement l’assurance des personnes représente à peine 10% du marché des assurances.
L’amendement de l’ordonnance 95-07 régissant le secteur des assurances sera effectif dès la rentrée prochaine. Déjà révisée en 2006, la loi se verra dédier un nouveau lifting plusieurs années après sa promulgation qui avait pour objet d’ouvrir le secteur au privé et d’en finir avec la spécialisation des compagnies publiques.
Les compagnies ainsi que l’Union des assureurs et réassureurs (UAR) ont déjà formulé des propositions au ministère des Finances pour une cure de réformes. Il s’agit de capitaliser l’expérience cumulée pendant ces années et de corriger les insuffisances constatées.
Les assureurs espèrent que la future loi permettra l’ouverture du capital aux banques à plus de 15% comme autorisé actuellement. L’autre nouveauté consistera à instaurer l’assurance islamique (takaful).
La réforme proposée porte également sur une meilleure gouvernance des sociétés et de la régulation du marché, une meilleure protection des intérêts du consommateur ainsi que sur le développement et la modernisation du marché de l’assurance par le développement de la distribution et l’innovation.
Dans ce dernier domaine, et à titre d’exemple, c’est la digitalisation qui fait défaut au sein des compagnies restant ainsi à la traîne comparativement à d’autres entreprises du Maghreb et du reste du monde. Certaines d’entre elles en sont conscientes et commencent à toiletter leurs sites web pour proposer des services en ligne comme le paiement par carte CIB.
En plus de la prochaine loi et de la digitalisation, l’autre domaine en chantier et qui vient dans la perspective de modernisation du secteur est la finalisation du fichier national des conducteurs assurés. Il devrait retracer la sinistralité engendrée par tous les conducteurs de sorte à affecter un malus à ceux qui sont responsable d’accident de la circulation et de faire bénéficier les autres d’un bonus.
Ces domaines concernent, pour certains d’entre eux, les compagnies dommage et, pour d’autres, les compagnies d’assurances des personnes. Ces dernières sont interpellées sur un autre dossier qui est celui de création d’une société pour gérer la formule de tiers payant, et ce en collaboration avec la Compagnie centrale de réassurance (CCR).
A l’instar de ce qui est pratiqué par la CNAS (Caisse nationale des assurances sociales), les compagnies d’assurance économiques publiques et privées devront bientôt proposer la formule du tiers payants dans le domaine du remboursement des frais de santé. Les assureurs voudraient d’ailleurs porter le remboursement au-delà des 20% pratiqués actuellement par la CNAS et elles pourraient même aller jusqu’à 50% à terme. Les actionnaires, composés de compagnies publiques, pour l’instant, n’auront plus qu’à tenir leur assemblée générale pour officialiser cette création.
Le processus consiste à donner une carte pour les assurés qui contractent une police d’assurance spécifique à ce produit afin de se faire soigner dans n’importe quelle clinique privée qui est conventionnée.
L’expérience étrangère est sollicitée. Macif, une compagnie française, est partenaire du projet à travers la compagnie Amana qui est une filiale commune avec la Société nationale d’assurance (SAA). Il y a aussi, entre autres, la filiale de la Compagnie d’assurance des transports CAAT, qui est partenaire à travers sa filiale d’assurance des personnes, TALA assurance.
Booster l’assurance de personnes
Ces projets dans l’assurance de personnes (AP) sont importants car ils seraient susceptibles de générer un bon chiffre d’affaires afin de compenser quelque peu le recul de la branche dommages qui a été de 9% au premier trimestre de cette année par rapport à la même période de l’année dernière.
Actuellement l’assurance des personnes représente à peine 10% du marché des assurances mais dans les pays développés, elle constitue plus de 50% du marché. Ce à quoi aspirent les compagnies AP au nombre de huit.
Les assureurs pensent que le potentiel en Algérie varie entre 2 milliards et 5 milliards de dollars soit plus que le volume global du secteur des assurances en 2016 qui dépasse à peine 1 milliard de dollars. Les assureurs ajoutent qu’une offre variée de produits apportera les réponses aux nouveaux besoins du marché des assurances de personnes notamment en matière de santé.