Lors de ce séminaire, le PDG de Lafrage-Holcim s’est félicité de l’importance des investissements du groupe en Algérie, estimés à 350 millions d’euros en trois ans.
« L’Algérie n’a pas été autosuffisante en ciment mais elle le sera prochainement grâce à la mise en service de nouvelles cimenteries pour répondre aux besoins du pays ». C’est ce qu’a promis aujourd’hui à Alger Jean-Jacques Gauthier, président-directeur général de LafargeHolcim, lors d’une conférence de presse. « Lafarge a continué à investir et la cimenterie de Biskra, en partenariat avec un Algérien, d’une capacité de 2,7 millions de tonnes, sera inaugurée prochainement », a-t-il déclaré, en marge de la 13ème édition du séminaire technique sur la construction sous le thème « Le béton, face aux enjeux de la construction », parlant 350 millions d’euros d’investissements en Algérie en trois ans.
Jean-Jacques Gauthier a expliqué que ce séminaire est devenu, au fil des années, un rendez-vous incontournable pour les différents acteurs de la construction en Algérie. Il a souligné que la rencontre est dédiée à la présentation des nouvelles solutions de construction et de la conception parasismique, ce qui a permis au rendez-vous d’être rehaussée par des représentants des pouvoirs publics, des acteurs clefs du secteur et des intervenants de rang international.
L’un des intervenants est, justement, Mme Dominique Marrec, de l’agence ECDM Architecture (France) qui a abordé les enjeux esthétiques de l’utilisation du béton en prenant quelques exemples des chantiers qu’elle a supervisés, dont la tour à LiileEurope à Lille.
Quant à Romain Delpont, en charge du développement de LafargeHolcim en Afrique et au Moyen-Orient, il a souligné que la résistance à diverses agressions dont fait l’objet le béton comme la sécheresse, la salinité ou les milieux pluvieux et les chocs nécessite des produits innovants. C’est le cas lorsqu’il s’agit d’étudier les bétons nécessaires pour la construction des barrages ou autres structures soumises aux chocs.
Des matériaux adaptés aux zones sismiques
Les matériaux sont aussi adaptés à des zones sismiques comme en Algérie, a expliqué, de son côté, un des responsables du Centre d’études et recherches intégrées en bâtiment (CNERIB), M. Bentafat, aux architectes et entrepreneurs présents parmi le panel des participants à la rencontre. Les aléas connus par les bâtiments de grande hauteur y sont étudiés.
M. Bentafat a mis l’accent sur le fait que les ouvrages construits selon les règles parasismiques algériennes résistent aux séismes. Il a conseillé aux architectes de ne pas négliger cet élément tout en les appelant à faire appel à des matériaux innovants qui réduisent aux maximum les risques. Le CNERIB a des recherches s’articulant sur ce type de matériaux de haute performance de dissipation d’énergie, a-t-il ajouté.
Dans la communication remise à la presse de Hamid Afra, directeur général du Centre qui était absent, il est expliqué que la réglementation parasismique algérienne a évolué en fonction des nouvelles des nouvelles connaissances produites par la communauté scientifique nationale et internationale. Ces connaissances, y lit-on, « sont produites par des développements technologiques et des nouvelles données issues des nouveaux évènements sismiques enregistrés. ».
Trois nouveaux musées en Algérie
Nadir Tazdait a cité les exemples des projets des musées de Constantine et d’Oran pour aborder la question de l’utilisation du béton dans des structures nécessitant de résister à divers évènements comme les séismes. Le grand musée de l’Afrique à Alger, lancé grâce à une initiative de l’Union africaine en 2005, ne peut pas être réalisé avant l’obtention d’un permis de construction modificatif dont la demande a déjà été déposée au niveau de la wilaya, a indiqué à la presse cet architecte en charge du projet. M. Tazdait a expliqué que les principales contraintes liées à ce projet sont relative à la proximité de la mer. La liquéfaction des sols qui équivaut à une perte de cohésion de matériaux dans des sols meubles est prise en compte dans l’étude conduite par un bureau d’étude hollandais.
Anthony Guilbert, polytechnicien, qui gère aussi le projet, a souligné de son côté, qu’« il y a eu aussi une étude de soufflerie en France pour bien dimensionner les éléments du musée ». Les conditions d’hydrométrie, de température et d’éclairage sont étudiées pour permettre aux conservateurs de garder les œuvres prêtées par d’autres Etats, a-t-il mentionné. Il a évoqué des ombrières de 70 mètres avec des protections parasismiques, « ce qui a nécessité de faire recours à la modélisation des éléments finis avec le Centre techniques des constructions ».
Le projet du musée d’art prévu dans le cadre de l’évènement de Constantine, capitale de la culture arabe est aussi confié aux deux intervenants ainsi que le musée d’Oran inauguré en 2017.
Et l’environnement ?
Le témoignage d’Arnaud Delaplace, du Centre de recherche du cimentier, a été axé sur l’évolution et les performances parasismiques des différents systèmes constructifs en béton armé utilisés en Algérie et dans le monde. L’effet dissipatif du béton de l’énergie générée par les séismes est mis en avant.
Trois ateliers sectoriels ont été organisés pour favoriser les échanges sur les différentes expériences entre tous les acteurs au service de la construction : entreprises de réalisation, pouvoirs publics, industriels, entrepreneurs, architectes ainsi que le réseau académique. Ces ateliers sont organisés autour des thèmes suivants : construire blanc, solutions esthétiques développées par le centre de recherche de Rouiba ; bétons décoratifs et solutions industrielles et routes.
Lors de cette édition du séminaire, des solutions plus respectueuses de l’environnement, plus économiques et plus durables ont été présentées en avant-première tout en privilégiant l’utilisation des matériaux disponibles localement.
L’Algérie est considérée par l’entreprise comme un pays clé pour le groupe car il offre des possibilités de croissance et de développement importants. La capacité totale de LafargeHolcim dans le pays devait atteindre 11 millions de tonnes à fin 2016. Le groupe construit également un réseau de franchise de supermarchés et de magasins de vente de matériaux de construction et de bricolage à l’échelle nationale.
Lors du séminaire une convention de partenariat entre l’entreprise et le ministère de la Formation et de l’enseignement professionnels a été signée en présence de madame Ouardia Khaldi, représente du ministère. L’objet est de former des techniciens qualifiés dans le domaine du bâtiment. 60 000 sont inscrits dans les centres de formation dans ce domaine de la maçonnerie.