La présidente du CRA, Saïda Benhabiles a riposté en accusant les signataires de la pétition de verser dans la manipulation.
La pétition « Nous sommes tous des migrants », crée la polémique entre le Croissant rouge algérien (CRA) « bras humanitaire de l’Etat », et les signataires de la pétition. Ces derniers dénoncent « une campagne généralisée d’arrestations arbitraires, suivies d’expulsions collectives et massives, qui a, frappé l’ensemble des Migrant-e-s originaires de l’Afrique subsaharienne, se trouvant sur le territoire national, depuis le début de l’année 2018 ». Chose qui n’a vraisemblablement pas plu à la présidente du CRA, Saïda Benhabiles, qui a qualifié ladite initiative de « campagne de dénigrement contre l’Algérie ».
Dans une déclaration à l’APS, Saïda Benhabiles a dénoncé une « campagne de dénigrement menée par certaines organisations non gouvernementales (ONG) qui accusent l’Algérie de rapatriements arbitraires de migrants illégaux subsahariens ». « Ces ONG qui accusent l’Algérie de rapatriements arbitraires de migrants illégaux subsahariens, se trompent de cible, car notre pays est mieux placé que quiconque pour être accusé de mauvais traitements envers ces personnes déplacées », a déclaré la présidente du CRA. Elle ira plus loin en assurant que l’affaire des migrants « est exploitée à des fins politiques et partisanes ». Des déclarations que les signataires de la pétition ont rejetées.
La ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), n’a pas tardé à répondre à Benhabiles. Le bureau d’Oran de la LADDH, a regretté, dans un communiqué rendu public aujourd’hui, qu’une ONG « comme le Croissant rouge algérien qui est censée être indépendante et participer à soulager la douleur des travailleurs migrants se met à vouloir cacher la vérité ».
Rappelons que des organisations non gouvernementales, défenseurs et militants des Droits humains, journalistes et acteurs de la société civile, ont signé cette semaine une pétition dans laquelle ils dénoncent fermement les d’expulsions arbitraires, « ciblant des milliers de migrant-e-s subsaharien-ne-s, parmi eux des personnes en extrême vulnérabilité ». Ils ont appelé, expressément le gouvernement algérien« au respect, de ses engagements contenus au titre des conventions internationales relatives, aux droits des travailleurs migrant-e-s et aux droits des réfugié-e-s, ratifiées par l’Algérie ».