Les résultats de l’enquête sur la putréfaction de la viande de moutons de l’Aïd el Adha, seront connus vers la fin de la semaine en cours, a indiqué dimanche à l’APS le directeur des services vétérinaires au ministère de l’Agriculture, Karim Boughalem.
« L’enquête lancée par le ministère de l’Agriculture en collaboration avec la Gendarmerie nationale, est toujours en cours. Les résultats seront connus dans trois ou quatre jours », avance M. Boughalem.
A ce propos, il a précisé que les analyses moléculaires des échantillons envoyés aux laboratoires de la Gendarmerie nationale sont importantes pour déterminer les causes de la putréfaction de la viande.
Quant au laboratoire central vétérinaire, qui relève du ministère de l’Agriculture, il est chargé de son côté des analyses biologiques.
Interrogé sur le réseau illicite de commercialisation de produits pharmaceutiques non autorisés pour l’engraissement d’animaux, démantelé samedi dernier à M’Sila, le même responsable fait savoir que cette affaire n’a aucun lien avec celle de la viande putréfiée comme cela a été relayé par les médias.
« Effectivement, la Gendarmerie nationale a arrêté des éleveurs et des vétérinaires appartenant à un réseau de commercialisation de produits vétérinaires non homologués destinés au traitement de la volaille. Mais cela n’a rien à voir avec la viande ovine putréfiée », affirme-t-il.
Pour rappel, au lendemain de la fête de l’Aïd el Adha, les services vétérinaires de plusieurs wilayas ont été alertés par des citoyens sur la putréfaction de la viande de leurs moutons, tandis que des personnes ayant consommé la viande des moutons sacrifiés ont souffert d’intoxications alimentaires.
En attendant les résultats des analyses des échantillons de viande prélevés sur les carcasses touchées, les services vétérinaires ont avancé la probabilité liée aux conditions climatiques ayant caractérisé les deux jours de l’Aïd, à savoir de la chaleur et un taux d’humidité assez élevé, en plus des conditions d’hygiènes inappropriées dans certains endroits.
4,5 millions de têtes sacrifiées lors de l’Aïd el Adha
M. Boughalem avait fait savoir, mardi 20 septembre, en marge des travaux du 11ème espace vétérinaire à Mostaganem que des centaines de cas de viandes putréfiées ont été enregistrées depuis le 3ème jour de l’Aid El Adha sur un total de 4,5 millions de têtes sacrifiées lors de cette fête religieuse.
Il avait ajouté que les analyses effectuées par deux laboratoires relevant de la Gendarmerie et la Sûreté nationales étaient en cours pour déterminer la cause de la putréfaction de la viande ovine, chimique soit-elle ou médicamenteuse.
Il avait souligné que les conditions climatiques qui ont marqué les deux jours de l’Aid El Adha, la canicule et l’humidité pouvaient s’avérer des causes de la putréfaction de la viande sans exclure la possibilité d’autres facteurs.
Tous les vétérinaires des secteurs public et privé ont été avisés pour apporter des éclairages sur ce phénomène, avait-t-il ajouté, expliquant que l’organisation du marché du bétail ne relèvait pas des prérogatives des services vétérinaires.
Par ailleurs, Karim Boughalem avait indiqué que ses services avaient entrepris depuis deux ans l’élaboration d’un programme national de recherche sur les facteurs de contagion en aliments (viandes blanches, rouges, oeufs et miel) pris en charge par trois laboratoires que sont le Laboratoire vétérinaire d’El Harrach, le Laboratoire de protection végétale et le Centre national de toxicologie relevant du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.