Depuis sa labellisation, la figue sèche de Beni Maouche est introuvable à Béjaia. « Les commandes continuent d’affluer sur la région, mais les producteurs ne peuvent malheureusement satisfaire tout le monde ».
La célèbre figue sèche de Beni Maouche dans la wilaya de Bejaia se fait de plus en plus rare après moins de quatre mois de la fin de la récolte. Les producteurs de ce produit de terroir sont en rupture de stock depuis déjà plusieurs semaines, a-t-on appris du secrétaire général de l’Association des figuiculteurs de la commune de Beni Maouche, Omar Bekkouche. « Les commandes continuent d’affluer sur la région, mais les producteurs ne peuvent malheureusement satisfaire tout le monde », regrette notre interlocuteur. Il ajoute : « les 1600 tonnes de figues produites à Beni Maouche au cours de l’année 2016, n’ont pas pu répondre à toute la demande de plus en plus importante ». Cette situation concerne aussi les communes avoisinantes connues aussi par la production de la figue sèche. « C’est toute la région qui fait face à cette forte demande. Ils viennent de partout pour s’approvisionner en figues sèches de Beni Maouche qui a réussi à reconquérir sa place parmi les produis algériens », a-t-il affirmé.
Cette forte demande s’est répercutée sur les prix qui ont enregistrée une hausse sans précédant. « Les petites quantités qui restent sur le marché se négocient entre 600 et 750 DA le kg. C’est une première dans notre région », dit-il.
Quant aux raisons de cette situation « inédite », M. Bekkouche l’explique par deux facteurs majeurs. La qualité du produit et sa labellisation par le ministère de l’Agriculture et de Développement dural ont contribué fortement à la hausse de la demande. « Notre produit est connu maintenant, par tous les Algériens notamment depuis sa labellisation », explique-t-il. La réputation de ce fruit a dépassé même les frontières du pays. « Des opérateurs économiques se sont approchés de nous en vue de tenter cette année, des opérations d’exportation de la figue sèche de la région Beni Maouche vers la France et Bahreïn », a-t-il indiqué. À ces deux facteurs s’ajoute l’émergence de la transformation de la figue fraiche et sèche. « Certains producteurs préfèrent transformer leurs récoltes en produits dérivés tels les gâteaux et la confiture que de les vendre à l’état brut. Cette nouvelle activité a réduit les quantités de la figue mises sur le marché », explique-t-il.
Les mêmes avantages que l’olive et la datte
Pour pouvoir répondre à toute la demande et développer la culture de la figue, l’Association des figuiculeurs de Beni Maouche estime nécessaire l’intervention de l’Etat. « Nous demandons au gouvernement d’accorder à la figue les mêmes avantages octroyés à la dattes et à l’olive », a-t-il affirmé. Il enchaine : « l’Etat donne des aides aux agriculteurs qui plantent des palmiers et des oliviers mais pas à ceux qui plantent les figuiers. Cette discrimination doit cesser ». Concrètement, l’Association demande une aide symbolique de 500 à 1000 DA pour chaque arbre planté. Une telle mesure, motivera tout le monde à Beni Maouche à se lancer dans la culture de la figue, estime Omar Bekkouche. « Nous avons 1003 hectares de figuiers à Beni Maouche, avec l’aide de l’Etat nous pouvons facilement doubler cette surface », estime-t-il.
103 adhérents au label IG
103 figuiculteurs ont déjà adhéré au label indication géographique figue de Beni Maouche. Pour pouvoir porter ce label, les figuiculteurs de 11 communes de Bejaia et 10 de Sétif sont censés respecter certaines règles fixées par un cahier de charge élaboré par des experts européens et validé par le ministère de l’Agriculture et de Développement rural. Une nouvelle campagne d’adhésion sera ouverte le mois de juin prochain, rassure le secrétaire général de l’Association des figuiculteurs de la commune de Beni Maouche.