« En Algérie, la subvention de l’énergie est peut-être un frein pour le développement de l’énergie renouvelable », estime l’économiste.
Le programme lancé par l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE) pour l’installation de 2 000 chauffe-eaux solaires individuels à travers le territoire national est « insignifiant par rapport au potentiel d’énergie renouvelable et au programme très ambitieux de transition énergétique ».
C’est l’avis de Mohamed Achir, économiste et enseignant à l’universitaire de Tizi-Ouzou qui estime la politique de transition énergétique ne prend pas en considération plusieurs facteurs indispensables.
En effet, l’APRUE avec le soutien du Fonds National de Maîtrise de l’Energie et pour les Energies renouvelables « FNMEERC », vient de lancer une vaste campagne de communication, appuyée par des spots publicitaires radio et des dépliants, pour inciter les citoyens à installer des chauffe-eaux solaires dans leurs habitations, tout en bénéficiant d’une aide financière de 45%.
Le dépliant diffusé par l’APRUE comporte des adresses de fournisseurs de l’équipement en question, mais avec une liste qui ne comprend, par contre, que dix wilayas disposant d’installateurs pour l’ensemble du territoire national. Ce qui laisse penser que cette campagne de communication ne concerne pas toutes les wilayas du pays et la quantité de 2000 chauffe-eaux solaires individuels, ne serait pas à la hauteur d’un programme National de maitrise de l’énergie.
Pour l’économiste, le discours des pouvoirs publics est « en déconnexion avec les faits réels ». « Toutes les initiatives qui emmènent des ministères de l’Intérieur ou de l’Energie sont vécues comme une contrainte », a-t-il indiqué en ajoutant qu’il n’existe pas d’initiatives du côté des entreprises ou du simple citoyen qui adhèrent à la politique des énergies renouvelables.
Évoquant l’expérience de nos voisins marocains et tunisiens, qui ont réalisé une avancée considérable en matière d’énergie renouvelable, Achir explique que la contrainte du prix élevé de l’énergie conventionnelle a forcé ces deux pays à se convertir au renouvelable. « En Algérie la subvention de l’énergie est peut-être un frein pour le développement de l’énergie renouvelable », a-t-il souligné, en ajoutant : « quand le prix de l’énergie dans notre pays deviendra une contrainte pour le citoyen et l’entreprise, on sera forcé d’investir dans l’énergie renouvelable », a-t-il conclu.