Lancé début janvier, le site algérien Alhubeco.com se consacre à l’économie numérique et aux nouvelles technologies. Parmi les nouveautés qu’il introduit, une monnaie virtuelle, appelée « GoodPoint ». Visite guidée…
Alhubeco.com est le nouveau-né de la toile DZ de l’année 2014. Il a vu le jour le 6 janvier. « Al pour Algérie, hub désigne un espace où des entrepreneurs et des startups travaillent ensemble dans une ambiance sympa et en co-working, et eco pour économie », explique la fondatrice du site, Yasmine Bouchène. « Pour résumer, Alhubeco c’est le ‘ hub économique algérien’ ». Héritier du site d’informations « Jam Mag », il conserve ainsi les spécialités de son prédécesseur à savoir l’économie et les nouvelles technologies mais s’est enrichi de nouvelles rubriques dédiées au « monde estudiantin » et au monde du travail. Outre les « opportunités » – appels à projets, bourses et autres programmes – à saisir, l’internaute y trouve les dernières offres d’emploi, disponibles grâce au partenariat noué avec emploitic.com, un portail professionnel dédié à l’emploi et au recrutement en Algérie. « Sur Jam Mag, nous avions identifié une véritable demande de la part de nos lecteurs dans tout ce qui touche à l’emploi », confie la jeune entrepreneure. « En même temps, nous voulions aussi montrer qu’il y a une possibilité d’économie numérique en Algérie ».
La rubrique « portrait » met ainsi en lumière des entrepreneurs algériens qui ont réussi, à l’image de Raouf Remidan, fondateur de GoodDon, une plateforme de troc où il est possible de « vendre » ce dont nous n’avons plus besoin et d’ »acheter » des objets (ou services) d’autres utilisateurs, grâce à une monnaie virtuelle, le GoodPoint. « Ses exemples concrets prouvent que c’est possible et inciteront peut-être d’autres à tenter l’aventure entrepreneuriale », souligne Yasmine Bouchène. Les articles, courts et agrémentés de liens hypertextes, correspondent à une écriture web qui répond aux nouvelles pratiques de lecture en ligne. L’utilisation de la vidéo dans les entretiens va se systématiser, annonce la rédactrice en chef. Et Alhubeco s’est déjà imposé sur les réseaux sociaux, comptabilisant 1.493 fans sur Facebook et 194 followers sur Twitter. Avec 7.000 visiteurs uniques enregistrés en dix jours, le nouveau-né connaît une bonne croissance.
Un site personnalisé
Lancé en version bêta sous le système de gestion de contenu Joomla, Alhubeco dévoilera son allure définitive « dans trois semaines » annonce Yasmine Bouchène. La version finale, a été entièrement conçue en interne par un développeur et un webdesigner qui ont travaillé à sa construction pendant un mois et demi. « Dans cette nouvelle version, l’internaute pourra personnaliser son contenu et trouver des informations en moins de deux clics grâce à une ergonomie simple et facile à utiliser. C’est ce que l’on appelle l’expérience utilisateur », explique celle qui, a 23 ans, participe depuis 2012 à l’entreprise Into Waves détentrice d’Alhubeco et Vinyculture, le webzine incontournable des sorties culturelles.
« Notre cœur de métier c’est le design interactif à savoir le mapping, le développement d’applications, la stratégie digitale sur le web et les réseaux sociaux, etc., » raconte la chef d’entreprise très digital native. « Mais comme on croit à l’économie numérique, on a décidé d’investir dessus ». C’est ainsi que sont nés Alhubeco et Vinyculture. Même s’ils ne représentent que 3 à 4 % de l’activité de la boîte, les sites Internet pèsent sur le budget de la startup. Le montant investit pour le lancement d’Alhubeco.com s’élève ainsi à 300.000 dinars, confie Yasmine Bouchène. A cela s’ajoutent les impôts et la prise en charge de l’équipe du journal électronique composée d’une dizaine de personnes. Pour financer le tout, les deux associés comptent, pour l’instant, sur la publicité. « Notre expérience avec Jam Mag, nous a permis de convaincre plusieurs annonceurs qui nous font confiance. Ce n’était pas évident car nous n’avions pas beaucoup de garanties à leur offrir », témoigne la co-fondatrice d’Into Waves. Les deux compères envisagent cependant un autre business model pour la version définitive du site. Un modèle « économie numérique ». Forcément.