Seul candidat en lice à la présidence du Forum des chefs d’entreprises (FCE), le patron du groupe ETRHB Haddad bénéficie du soutien au plus haut niveau de l’Etat.
Pour sa dernière escale électorale, à l’El Aurassi, Ali Haddad a opté pour une démonstration de force agressive. Selon une source à Maghreb Emergent, la mise en scène de ce show à l’américaine « était supervisée d’en haut, à partir d’une suite de l’hôtel accessible à quelques initiés seulement, où il y avait des personnalités importantes ». Notre source qui n’affirme pas ni n’infirme la présence du frère du président Bouteflika, Said, ou encore celle du premier ministre Abdelmalek Sellal, révèle néanmoins un détail édifiant : « Des ministres comme Abdeslam Bouchouareb et Amar Ghoul ont été interdits d’y accéder avant le grand show ». Les ministres présents ont-ils été instruits pour faire acte de présence ou bien ont-ils été piégés par l’invitation de Haddad ? Une source proche du Gouvernement a indiqué qu’un diner de débriefing a été organisé dans la suite de l’hôtel. Ainsi, des ministres qui étaient mal à l’aise de par l’ambiance générale – à commencer par le passage direct d’Ali Haddad sur l’estrade ne touchant même pas la main à eux pour leur souhaiter la bienvenue – se sont plaints auprès des parrains du patron du groupe ETRHB du manque de tact de ce dernier. Ne se contentant pas de laisser attendre les ministres, Ali Haddad auréolé de se voir seul à l’estrade pour chanter l’hymne national en dominant le tiers du gouvernement, des patrons et représentants de la société civile, n’a pas hésité à les interpeller dans le brouhaha après les débats où le méchoui a effacé les codes protocolaires, sans aucune forme respectant leur statut.
Amar Ghoul et l’ouverture du ciel
Et c’est Amar Ghoul qui a eu droit au plus d’amabilités. « Le ciel sera ouvert ! Le ciel sera ouvert ! », a répété Ali Haddad, menaçant, en le regardant dans les yeux et hochant la tête (les déclarations de Ghoul jeudi matin même au Conseil de la nation au sujet de l’ouverture du ciel algérien aux privés contrarient le projet de Haddad pour le lancement d’une compagnie aérienne, Ndlr). Ghoul a quitté tôt la soirée. Pendant sa campagne électorale pour la présidence du Forum des chefs d’entreprises (FCE) qui l’avait menée le 08 novembre à Oran, le 13 novembre à Bordj Bou Arreridj et Constantine et le 15 Novembre à Ouargla et Ghardaia, il avait bénéficié de tous les égards de la part des autorités locales qui lui réquisitionnaient policiers et gendarmes pour le convoyer des aéroports aux lieux où se tenaient ses « meetings ». Il a pu également compter sur le soutien de Mohamed Laid Benamor, patron du groupe éponyme et président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), plutôt aimé que craint par les adhérents de la CACI. C’est Laid Benamor, qui tire son influence du modèle économique de son groupe, un système « win-win » basé sur le partage de la valeur ajoutée avec ses fournisseurs agriculteurs, qui lui remplissait les salles. Le scrutin est prévu le 27 novembre prochain.