Alice Cherki sur Radio M : "Il faut mettre un nom sur les traumatismes qu’ont vécus les Algériens à l'époque coloniale" (audio-vidéo) - Maghreb Emergent

Alice Cherki sur Radio M : “Il faut mettre un nom sur les traumatismes qu’ont vécus les Algériens à l’époque coloniale” (audio-vidéo)

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Pour cette psychanalyste, auteure de Mémoire anachronique. Lettre à moi-même et à quelques autres, paru aux Editions Barzakh, témoigner sur la Guerre de libération nationale est nécessaire aussi bien pour guérir de ces traumatismes que pour la sauvegarde d’un important pan de l’histoire algérienne.

 

« Les traumatismes qu’a connues le peuple algérien pourraient se répéter et passer de génération en génération si l’on ne parvient pas à mettre les mots dessus », a expliqué avant-hier lundi, sur Radio M., la webradio de Maghreb Emergent, Alice Cherki, psychiatre et psychanalyste, auteure de Mémoire anachronique. Lettre à moi-même et à quelques autres, paru aux Editions Barzakh.

Née en Algérie à l’époque coloniale, en 1936, elle est l’une des disciples de Frantz Fanon avec lequel elle a partagé son amour pour l’Algérie : « Je voulais faire psychanalyse parce que je pensais et je pense toujours que cette formation allait me permettre d’aider les gens qui sortaient traumatisés de cette guerre (de libération) ».

Dans son ouvrage, Alice Cherki évoque son engagement pour l’indépendance de l’Algérie dès son plus jeune âge et sa participation à la lutte pour la libération du pays. Elle y parle de son parcours mais surtout de sa rencontre avec des personnes ayant mené la même lutte pour l’Algérie dont principalement Frantz Fanon.

Alice Cherki affirme que la flamme qui l’a animée pendant la Guerre de libération ne s’est pas éteinte et qu’elle reste fidèle à son combat pour que certains pans de l’histoire de la lutte anticoloniale ne soient pas oubliés, de part et d’autre de la Méditerranée. C’est pour cette raison, a-t-elle expliqué, qu’elle a souhaité faire paraître son livre simultanément en Algérie et en France. « Mais je dois dire que c’est aux jeunes générations de faire quelque chose aujourd’hui », a-t-elle soutenu, néanmoins.

« Quand je suis revenue en Algérie entre les années 2000 et 2006, époque où je faisais plusieurs voyages entre l’Algérie et la France, j’ai rencontré des jeunes psychiatres et psychologues algériens qui voulaient me parler de psychanalyse car ils étaient eux-mêmes traumatisés », a-t-elle expliqué sur les ondes de Radio M. Ces professionnels, a-t-elle ajouté, « ont été traumatisés parce qu’ils ont été envoyés au front sans formation. J’ai senti, chez eux, le désir d’avancer mais aussi une certaine usure que je pense être due au fonctionnement d’un certain type d’institutions ».  

 

Ecouter l’interview:

 

 

 

Extrait vidéo 

 

 

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