Amnesty Algérie qualifie de « scandaleux » l’existence de prisonniers d’opinion en Algérie. Réagissant à la grâce présidentielle décidée par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, le bureau d’Algérie d’Amnesty International estime que nul ne devrait passer un seul jour en prison pour avoir exercé pacifiquement ses droits.
« Il est scandaleux qu’un certain nombre de détenus d’opinion ou politiques demeurent injustement emprisonnés, y compris des militants ayant pris part à des manifestations pacifiques ou des journalistes qui ont assuré la couverture médiatique de manifestations », dénonce la directrice de l’ONG, Hassina Oussedik qui rappelle au passage que la détention provisoire ne doit être utilisée qu’à titre de mesure exceptionnelle et en dernier recours.
Pour Amnesty Algérie, les craintes sont vives que le coronavirus (COVID-19) ne se propage dans les prisons algériennes. « Cette mesure consacrée exclusivement aux personnes condamnées doit être élargie à celles qui sont en attente de leur jugement ainsi que les plus vulnérables face au Covid19, notamment celles qui souffrent de pathologies ou sont âgées, en vue de réduire la population carcérale et de prévenir la propagation du virus », estime l’ONG.
Cette grâce intervient quelques jours après l’appel lancé par la Haut Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet pour la libération des détenus pour éviter «des ravages » en prison.
La Haut commissaire avait exhorté « les gouvernements et les autorités compétentes à travailler rapidement pour réduire le nombre de personnes en détention », en libérant par exemple « les détenus les plus âgés et ceux malades, ainsi que les délinquants présentant un risque faible ».