Sans illusion sur le fait que le projet de loi de finances 2017 allait passer comme une lettre à la poste les partis d’opposition ont oscillé entre boycott de la séance, le retrait de dernière minute et enfin une participation en votant contre.
Les partis d’opposition avait déjà donné leur sentiment au sujet d’un projet de loi de finances 2017 qualifié d’aveu d’échec du gouvernement voire d’un projet qui sert les barons et les « oligarques ». Ils l’ont répété ce mardi alors que la majorité parlementaire constituée par le FLN et le RND a adopté le projet.
Le Front des Forces Socialistes (FFS) et le Front de la Justice et du Développement (FJD) ont choisi de boycotter le voté. L’Alliance de l’Algérie Verte (AAV) s’est retirée avant le vote final qu’elle a boycotté. Le parti des travailleurs (PT) est resté pour débattre des amendements, tous rejetés, voter contre le projet de loi. Le parti de Louisa Hanoune veut que le chef de l’Etat ordonne une deuxième lecture du projet, un souhait qui ne semble avoir aucune chance d’être exaucé.
«Non à l’austérité », « Non à l’atteinte au modèle social de l’Etat », « Nous refusons la LF 2017 », Non à l’appauvrissement du peuple », tel étaient les slogans des partis d’opposition qui ont publié également des communiqués expliquant les raisons de leur rejet de la loi de finances 2017.
Pour le FFS, c’est une loi qui « porte gravement atteinte aux intérêts du pays et méprise la population », elle est « antinationale et d’antisociale ». Pour le FFS, le gouvernement a recours « au plus haïssable des procédés » en faisant payer la facture aux plus démunis.
« Le gouvernement a décidé de faire payer les Algériens et d’épargner les barons. Car les barons ont des entrées au gouvernement, ils sont au gouvernement. Ils risquent de devenir tout le gouvernement. »
« Le gouvernement veut seulement atténuer les retombées de cette crise sur les oligarques qui soutiennent le régime. Mais n’apportent rien au pays » insiste le FFS qui renouvelle un appel à un consensus national pour faire face à une crise « multidimensionnelle qui n’est pas liée seulement à cette baisse des revenus de la rente pétrolière ».
Le député du parti, Lakhder Ben Khelaf du Front de la Justice et du Développement (FJD) justifie le rejet du projet de loi qui n’est, dit-il, «qu’une prolongation de la loi de finance 2016… Le gouvernement a choisi la solution de facilité sans se soucier du pouvoir d’achat du citoyen ! ».
Dans un communiqué le FJD explique les raisons de son boycott par le fait qu’à travers ce projet l’Etat s’est mis aux «service des barons », par son rejet de « l’augmentation de la TVA et de la politique de l’Etat… à l’ombre de la majorité fabriquée ».
Avant de se retirer de l’hémicycle et de boycotter le vote final, l’AAV a participé au débat des amendements qu’il avait proposé et qui ont été refusés. « Depuis quand ils acceptent les amendements de l’opposition ? » ironise le député du parti Nomen Laouer.
Le parti des travailleurs qui a proposé 30 amendements, tous rejetés au vote, a décidé d’assisté jusqu’à la fin. « Nous sommes contre la politique de la chaise vide » nous dit le député Kouadria Smain. « On ne boycotte pas… l’hémicycle est un espace d’expression » ajoute son homologue Ramdan Taazibte. « Nous voulons prouver par nos amendements qu’il existe d’autres solutions » poursuit-il.