Suite à la décision de l’Algérie d’éviter la transition des marchandises destinées au marché algérien par les ports marocains, les deux grands armateurs ; CMA CGM et Maersk, ont pris des mesures pour s’adapter aux nouvelles conditions prises par les autorités algériennes.
Ainsi, CMA CGM a annoncé le 19 janvier « une réorganisation de ses services vers l’Algérie », à la suite des consignes algériennes d’éviter le transbordement dans les ports marocains de produits destinés au marché algérien.
« Dans le cadre d’une réorganisation de ses services au service de l’Algérie , le groupe CMA CGM a annoncé le 19 janvier que toutes les marchandises destinées à Oran, Mostaganem et Ghazaouet (Algérie) transiteront désormais soit via Algésiras, soit via Valence au lieu de Tanger », a annoncé cette compagnie selon le média Le Marin.
De son côté, Maersk a annoncé, le 24 janvier, « rediriger la majorité de ses expéditions vers les ports d’Alger, Skikda et Bejaia via Barcelone et Algésiras, mettant ainsi fin aux opérations de transbordement à Tanger Med », rapporte également la même source.
Pas de domiciliation de contrats prévoyant un transit par les ports marocains
Ces décisions prises par ses compagnies maritimes font suite à la décision du 10 janvier dernier, de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (Abef), de refuser toute opération de domiciliation de contrats de transport prévoyant un transbordement/transit par les ports marocains.
« Dans le cadre des opérations de commerce extérieur, il a été décidé de refuser toute opération de domiciliation, pour les contrats de transport qui prévoient le transbordement/transit par les ports marocains », lit-on dans la note de l’Abef.
Le même document précise qu’ « avant toute domiciliation, il y a lieu d’inviter vos services concernés, à l’effet, de s’assurer auprès des opérateurs économiques, que le transbordement/transit n’intervient pas par les ports marocains ».
Ce boycott commercial intervient dans un contexte géopolitique tendu, dans la foulée de la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc en 2021. Et après la reprise, dimanche 14 janvier, des échanges commerciaux avec l’Espagne après 18 mois de blocage, provoqué en mars 2022 par la décision du gouvernement espagnol d’apporter son appui au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental.