La start-up chinoise DeepSeek, dont le modèle d’intelligence artificielle (IA) moins cher que ses concurrents américains, a provoqué un séisme en Bourse lundi, subit une cyberattaque d’ampleur, contraignant la société à suspendre temporairement les inscriptions sur sa plateforme.
En effet, cet incident survient au moment où son assistant IA générative, devenu l’application gratuite la plus téléchargée sur l’App Store d’Apple aux États-Unis, dépasse ChatGPT en popularité.
Un succès fulgurant, des conséquences immédiates
Plus tôt dans la journée, DeepSeek avait signalé des dysfonctionnements sur son site web, quelques heures après que son outil d’IA a ravi la première place des téléchargements outre-Atlantique. Cette ascension rapide a cependant un revers : l’attaque informatique, dont l’origine reste floue, illustre les défis de sécurité auxquels font face les acteurs émergents de l’IA.
Surtout, DeepSeek défie les certitudes du secteur. La start-up affirme opérer avec des puces moins coûteuses et des données réduites, remettant en cause le besoin de semi-conducteurs haut de gamme, comme ceux de Nvidia, pour faire tourner des applications d’IA. Une approche disruptive qui a immédiatement secoué les marchés : l’action Nvidia a plongé jusqu’à 17,8 % en séance lundi, entraînant dans son sillage d’autres valeurs technologiques.
Cette percée de DeepSeek ébranle aussi les perceptions sur la domination américaine en IA et l’efficacité des restrictions technologiques imposées par l’administration du sulfureux président des USA, Donald Trump, à la Chine. Malgré les contrôles à l’exportation visant à limiter l’accès de Pékin aux semi-conducteurs avancés, la start-up, fondée en 2023 à Hangzhou, prouve que l’innovation peut contourner les barrières.
Il y a de la place dans la cour des géants
Peu connue du grand public, DeepSeek émerge dans un paysage pourtant saturé : depuis le lancement du premier modèle d’IA linguistique chinois par Baidu en 2023, des dizaines d’entreprises locales ont suivi. Mais la start-up est la première à être saluée par l’industrie tech américaine pour des performances rivalisant avec les modèles occidentaux, voire les surpassant.
Reste à voir si cette cyberattaque n’est qu’un contretemps ou le signe de tensions accrues dans une guerre technologique qui dépasse désormais les frontières. Une chose est sûre : DeepSeek vient de placer la Chine sur une nouvelle carte de l’IA, où le low-cost et l’agilité défient les géants établis.