Après une escale à Tunis, le CPP retrouve Sellal et Amara Benyounes (audio-vidéo) - Maghreb Emergent

Après une escale à Tunis, le CPP retrouve Sellal et Amara Benyounes (audio-vidéo)

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Le gouvernement algérien n’a pas la compétence pour mener les changements économiques nécessaires. Mais le veut-il ? Le CPP ouvre le débat, au lendemain de la conférence sur le commerce extérieur.

La Tunisie est au cœur du Maghreb. Après les attentats du Bardo, Tunis a abrité le Forum Social Mondial, longuement évoqué jeudi par le CPP, le Café Presse Politique de Radio M. Ce qui a marqué ce forum ? Le comportement d’une partie de la délégation algérienne “officielle”, au sein de laquelle ont brillé des “baltaguia”, ces hommes de main très particuliers qui ont tenté d’imposer leur point de vue par la force à Tunis. C’est le résultat d’une nouvelle démarche, souligne El Kadi Ihsane. “Il y a un changement de logiciel de la part des autorités algériennes” qui interdisaient jusque-là aux Algériens de se rencontrer dans ce genre d’évènements. Cette année, il y a eu une décision “d’inonder le Forum, en envoyant des casseurs et des perturbateurs. Ça situe le niveau de la production intellectuelle après quinze ans de pouvoir de Bouteflika”, a-t-il dit, ajoutant que l’Algérie “s’est présentée au monde avec une pauvreté et une indigence intellectuelle désolantes”. C’est d’autant plus désolant que le Forum Social Mondial est l’un des rares endroits où on trouve des marocains favorables à l’autodétermination du Sahara Occidental.

Abed Charef note qu’il n’y a pas de débat politique en Algérie, et que “ceux qui interdisent le débat en Algérie pensent qu’ils peuvent le faire aussi en Tunisie”. Khaled Drareni a déploré que “le Maghreb ait raté l’occasion de se présenter uni” lors de ce forum.

Le millefeuille yéménite

Autre point chaud, le Yémen, où l’Algérie a évité de s’engager au sein de l’alliance qui a décidé d’intervenir dans ce pays. El Kadi Ihsane s’est félicité que l’Algérie ait refusé de s’y engager, et montré de l’indépendance envers l’Arabie Saoudite. Mais est-ce le résultat d’une démarche politique, ou simple la conséquence de dysfonctionnements, qui empêchent l’Algérie d’être présente sur les grands chantiers du monde qui se dessine ? Abed Charef est allé plus loin, en affirmant qu’il aurait préféré une “mauvaise décision, assumée et revendiquée” plutôt qu’une non décision, ou un choix par défaut. Il a aussi souligné la complexité du “millefeuille yéménite”, avec un de multiples conflits qui se juxtaposent. “Il y a un conflit d’influence entre l’Arabie saoudite l’Iran, un conflit entre sunnites et chiites, il y a aussi l’influence occidentale contre les aspirations locales, et un conflit interne dans un pays où la société est très archaïque. Il y a peu de prémices de solution, mais cela peut se jouer dans la négociation entre l’Iran et les Etats-Unis sur le nucléaire. Si un accord est conclu, il peut y avoir un nouveau partage des zones d’influences, avec un possible changement d’alliances des Etats-Unis. L’Irak et l’Iran chiites, c’est plus de pétrole que l’Arabie Saoudite”, dit-il.

Le Roi et le Dahir

Souhila Benali a relancé le débat sur le report du vote de projet de loi sur la violence faite aux femmes. Khaled Drareni a rappelé la “fierté” qu’a pu représenter la présence très forte de femmes au parlement algérien, Assemblée et Sénat. Comment le Sénat, “institution rouillée, se met en branle” pour bloquer cette loi, demande Souhila Benali. Abed Charef se déclare gêné par un texte décidé par une personne, en vue de gagner la sympathie d’une frange de la population. “C’est un dahir octroyé par le Roi”, dit-il. “S’il est octroyé par le Roi, il ne peut pas ne pas être approuvé par le sénat, dont les membres sont désignés par ce Roi. Cela veut dire que la chose a été préparée”, affirme Khaled Drareni.

Contraint de parler économie, au lendemain de la conférence nationale sur les exportations, le CPP a enregistré la participation de Hassan Haddouche. Celui-ci a affirmé que la loi de finances complémentaire va tenter de rattraper des “bêtises” contenues dans la loi de finances. La LFC est devenue la “règle”, a noté El Kadi Ihsane, alors que Abed Charef a estimé que “l’institutionnalisation de la LFC, c’est l’institutionnalisation de la bêtise”.

Trop tard

“Va-t-on s’attaquer au fond du problème ?”, s’est demandé El Kadi Ihsane. Et quoi mettre dans la LFC ? “On peut se demander s’il n’est pas trop tard”, a estimé Hassan Haddouche. La tradition, c’est de dépenser l’essentiel des dépenses de fonctionnement, jusqu’à 90%, mais pas les dépenses d’investissement”. Pour lui, “les marges de manœuvre n’existent plus”. Où ponctionner ? Sur les salaires, les investissements ou les subventions ? “Je suis persuadé qu’il y a un véto du président Bouteflika” sur les subventions. “On va donc réduire les équipements”, dit-il.

Pour changer la donne, il faut “vouloir le faire, savoir ce qu’il faut faire, et avoir le management nécessaire pour le faire. Les trois font défaut”, a commenté Abed Charef. El Kadi Ihsane a noté que le premier ministre est arrivé à la conférence sur le commerce extérieur en annonçant des décisions. La conférence pouvait être close dès ce moment là.

Extraits video : http://bit.ly/1P5jehi

 

 

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