Des milliers d’étudiants ont participé lundi à une marche silencieuse à Tizi-Ouzou, organisée à la mémoire de Djamel Souak (21 ans), mortellement poignardé le 3 février dernier et pour dénoncer la violence.
La procession s’est ébranlée du portail du campus Hasnaoua I, en présence de la mère éplorée de Djamel et d’autres membres de sa famille, dans un silence pesant rendant toute son ampleur au drame qui a frappé cette famille et la communauté universitaire.
Les manifestants qui ont pris la direction de la Cour de justice située à l’entrée ouest de la ville de Tizi-Ouzou, en passant par la rue Lamali Ahmed et les avenues Abane Ramdane et Larbi Ben Mhidi, ont déployé des portraits du jeune Djamel et des banderoles sur lesquelles était écrit, entre autre, ‘‘halte à la violence’‘, ‘‘je veux évoluer et vivre en sécurité’‘ et ‘‘mobilisation pacifique pour une justice équitable’‘ et ‘‘que justice soit faite pour Djamel et tous les autres’‘.
Une première minute de silence a été observée à hauteur du CHU Nédir Mohamed (rue Lamali Ahmed) et une autre au niveau de la Cour où un sit-in a été tenu. Les organisateurs de cette marche, un collectif estudiantin, ont lu une déclaration dans laquelle ils demandent aux autorités compétentes de ‘‘trouver une solution définitive à ce fléau (violence NDLR)’‘.
La mère et l’oncle du défunt Djamel ont pris la parole pour remercier la foule pour ce geste de solidarité et de compassion avec eux. Une femme qui avait perdu son fils lycéen l’année dernière, lors d’une agression, a également pris la parole pour condamner la violence qui ‘‘détruit les familles’‘.
Des youyous ont été lancés par des femmes en hommage à Djamel et aux autres victimes d’agressions. La foule s’est ensuite dispersée dans le calme, a-t-on constaté.
Le recteur de l’université Mouloud Mammeri avait condamné avec ‘‘fermeté’‘, jeudi dernier, lors de son passage au forum de la radio locale, cette ‘‘violence aveugle’‘ et ‘‘le lâche assassinat’‘ de Souak Djamel, ajoutant que ‘‘la mobilisation qui a suivi ce drame, doit interpeller les pouvoirs publics et la société civile quant à ce phénomène de violence’‘.
Pour rappel, Djamel Souak, étudiant au département d’Anglais, originaire du village Ait Abdelmoumène, dans la commune de Tizi N’Tlata (à 30 kilomètres au sud de Tizi Ouzou), a été assassiné, à l’arme blanche, à la Nouvelle ville de Tizi Ouzou, il y a une dizaine de jours suite à une altercation. L’auteur présumé du meurtre s’est rendu à la police après plusieurs jours de cavale.