Un groupe armé a envahi, dimanche après-midi, le siège du Congrès général national (CGN), la plus haute autorité politique et législative en Libye, après la levée de sa plénière consacrée à la discussion sur la situation sécuritaire dans le pays suite aux affrontements de vendredi entre des groupes armés islamistes et des troupes dirigées par un ex-général.
‘Nous étions en train de travailler au niveau des commissions quand des coups de feu nourris ont été entendus au siège du Congrès’, a indiqué le député Sleiman Kjem présent sur les lieux, ajoutant que les membres du Congrès ont été évacués par les sorties de secours. Pour sa part, le député Abdelkader Houeily a indiqué que les assaillants étaient habillés en civil pour tromper la vigilance des gardes présidentielles chargées de sécuriser le siège du Congrès. ‘Des groupes armés ont envahi le siège du CGN après la levée de la plénière et la sortie de ses membres, a rapporté l’agence de presse libyenne, LANA qui précise que toutes les issues menant au siège du Congrès ont été fermées par ces groupes armés ayant empêché les membres d’accéder au siège du Congrès.
Des coups de feu d’armes de petits et moyens calibres ont été entendus dans les parages du Congrès, ainsi que dans les quartiers de Abou Slil, Bab Ben Ghashir où plusieurs axes routiers ont été fermés. Des colonnes de voitures équipées de canons antiaériens ont été aperçues par des témoins venant de la route de l’aéroport , une zone contrôlée par des brigades de la ville de Zenten (Sud).
Heurts sur fond de crise politique
Le porte-parole des troupes de l’ex-général Khalifa Hafter, Mohamed Hijazi a indiqué à la télévision Libya Al-Ahrar que les assaillants sont des troupes relevant de l’armée nationale, une appellation que le général en retraite, Khalifa Haftar a baptisé ses fidèles. Les affrontements armés ont été circonscris actuellement dans les parages du siège du CGN où des renforts des forces du ministère de l’Intérieur ont été dépêchés.
Ces heurts interviennent sur fond de crise politique avec la publication de la composition du nouveau gouvernement de Ahmed Maitigue, élu dans des conditions controversées. De violents affrontements ont opposé, vendredi, des milices islamistes aux troupes de Khalifa Hafter appuyées par des officiers de l’armée et des tribus qui ont fait 79 morts et 141 blessés à Benghazi.