Dans ces précisions que nous publions in extenso, Abdelmadjid Attar affirme qu’en juin 2000, à son arrivée la tête du holding Chimie-Pharmacie, le groupe Saidal « était déjà client » de la Khalifa Bank. « Je suis à l’origine du rejet de prise en charge des stations de dessalement d’eau de mer » du groupe Khalifa, souligne-t-il encore.
Dans plusieurs articles (quotidiens des 15 et 16 mai 2015) relatant l’audition de M. Aoun dans le cadre du procès Khalifa, il semble que celui-ci ait déclaré avoir reçu des directives du holding dont j’ai assuré la direction entre juin 2000 et fin 2001, pour déposer les fonds de Saidal auprès de la Banque El Khalifa (à moins que ses déclarations aient été quelque peu déformées).
Je souhaiterais porter à l’opinion publique les précisions suivantes :
1- A mon arrivée à la tête du holding, le groupe Saidal à travers ses unités était déjà client de cette banque, et les comptes étaient déjà ouverts. Peut être que M. Aoun a parlé d’une période et de directives précédant mon arrivée au holding puisqu’il a cité un directoire qui n’existait plus à mon époque.
2-Il était de notoriété que j’avais interdit le dépôt de ses fonds dans cette banque en demandant au DAG du holding : « Expliquez-moi d’abord comment cette banque peut garantir un intérêt de 11 à 14% alors que les banques publiques, qui sont plus solides, n’accordent que 3 à 4% ? ». Je me souviens aussi avoir réuni, avec les cadres du holding, tous les directeurs financiers des entreprises publiques relevant du holding et donné des instructions contre ce genre de dépôt à l’ensemble des EPE, avec des reproches spécifiques aux EPE qui avaient déjà fait des dépôts à cette banque. Le directeur financier de Saidal (C.M. je crois?) était présent, et la plupart des personnes concernées sont encore vivantes.
3- La directive mentionnée dans les CR de l’audition dans la presse ne mentionne pas, semble-t-il, le nom de Khalifa. Personne ne s’en souvient d’ailleurs, à moins qu’il s’agisse du CR de la réunion que je viens de citer parce que son objectif était plutôt l’inverse de ce qui est déclaré par M. Aoun, c’est-à-dire éviter les risques d’une banque jugée peu fiable, bien qu’il faille reconnaître qu’à l’époque, la banque El Khalifa était légalement opérationnelle.
4- Je n’ai jamais blâmé M. Aoun. Toujours est-il que je n’ai pas eu de compte bancaire ni de carte de crédit ou autre ni de véhicule ou quoi que ce soit de la part de Khalifa : une initiative pareille aurait dû me ramener à Blida en compagnie de M. Aoun. Je précise même que je suis à l’origine du rejet de prise en charge des fameuses stations de dessalement d’eau de mer à Alger (2002), bien avant l’éclatement de l’affaire Khalifa, pour les mêmes raisons : ma méfiance vis-à-vis du groupe et du projet.
5- Enfin, je comprends, certes, que Mr. Aoun essaie de se défendre. C’est son droit, mais quand même pas à n’importe quel prix. Que vont penser tous les collègues du holding, de Saidal, de toutes les EPE, y compris au sein des Ressources en eau, qui ont été épargnés grâce justement à mes orientations au sein du holding ? Ils sont toujours en vie et connaissent parfaitement ce qui se passait à l’époque.
Je m’abstiendrais d’en rajouter pour le moment en laissant d’abord le soin à la justice de faire son travail.
Abdelmadjid Attar, ancien DGU du holding HCPS (200-2001)