Le secteur du tourisme a rapporté 1,95 milliard de dollar à la Tunisie l’an dernier, soit 7% de son produit intérieur brut, et représente une source importante de devises étrangères et d’emploi.
Plus de 450 millions d’euros. C’est le montant des pertes attendues par le secteur du tourisme en Tunisie suite à l’attentat de Sousse de vendredi 26 juin. C’est l’aveu de la ministre tunisienne du tourisme Selma Elloumi Rekik qui a tenu lundi soir une conférence de presse. «Si le tourisme s’écroule en Tunisie, l’économie s’écroule», lâche-t-elle. Même s’il ne s’agit que d’une évaluation, il n’en demeure pas moins que le tribut est lourd. Le secteur du tourisme représente 7% du Produit intérieur brut (PIB) de la Tunisie. Le secteur a rapporté 1,95 milliard de dollars à la Tunisie l’an dernier, soit 7% de son produit intérieur brut, et représente une source importante de devises étrangères et d’emploi. « L’attaque a eu un gros impact sur l’économie, les pertes vont être élevées », a déclaré la ministre à des journalistes. L’attentat de Sousse, qui a fait 39 morts, en grande majorité des ressortissants britanniques, s’est produit trois mois après celui du Musée du Bardo, à Tunis, qui a fait 21 morts. Du coté des agences de voyages les demandes d’annulations de séjours dans ce pays affluent. Selon des médias français, les agences de voyages françaises sont submergées par les demandes d’annulation de séjours en Tunisie pour les départs au mois de juillet. Jean-Pierre Mas, le président du syndicat des agences de voyages françaises estime les demandes de report pour les départs de juillet entre 75% et 80% des réservations, soit « entre 6.000 et 7.000 départs ».
Annulation du timbre fiscal de 30 DT
Pour tenter de rassurer les visiteurs étrangers, le gouvernement tunisien a annoncé le déploiement d’un millier de policiers armés supplémentaires dans les hôtels et sur les sites touristiques, ainsi que des renforts militaires. Parmi les mesures prises par le ministère figure l’annulation du timbre fiscal de 30 dinars tunisiens imposé à toute personne non résidente, au départ de Tunisie. Cette mesure en vigueur depuis octobre 2014, a suscité l’incompréhension des touristes étrangers notamment les Algériens très nombreux à se rendre dans ce pays voisin pour les vacances. Le ministère du Tourisme a en outre démenti dans un communiqué publié sur sa page officielle Facebook, les informations rapportées par de nombreux sites électroniques, affirmant que les Algériens de moins de 35 ans sont interdits d’entrée en Tunisie, selon le site d’information tunisien AfricanManager. Ledit département a ajouté qu’il s’agit de fausses allégations et que les Algériens sont toujours les bienvenus en Tunisie. En outre, les touristes venant en voyage organisé de Chine, d’Inde, d’Iran et de Jordanie pourront désormais obtenir un visa à leur arrivée à l’aéroport, selon la ministre Rekik.
Tout pour sauver le tourisme !
D’autre part, la ministre tunisienne a annoncé plusieurs autres mesures en faveur du secteur touristique. Mme Rekik a ainsi annoncé l’octroi de nouveaux crédits exceptionnels remboursables sur 7 ans dont 2 ans de grâce, en vue de financer les activités des établissements touristiques durant la période 2015-2016 tout en optant pour des règles prudentielles souples. Elle a souligné en outre que la TVA imposée sur les services des établissements touristiques sera ramenée de 12 à 8%. Une réduction de 30% sera également, appliquée sur les tarifs de transport maritime et aérien au profit de la communauté tunisienne à l’étranger. A cet égard, l’Etat prendra en charge 50% des frais de cette réduction alors que le reliquat sera pris en charge par le transporteur en l’occurrence Tunisair ou la Compagnie tunisienne de navigation (CTN), a annoncé la ministre.