L’interpellation du général à la retraite Hocine Benhadid et la furieuse polémique entre le ministre de l’industrie Abdesselam Bouchouareb et le patron du groupe Cevital Issad Rebrab et, accessoirement les déclarations remarquées de l’ancien « malgache » Daho Ould-Kablia ont été, jeudi, au menu du Café Presse Politique (CCP) de la webradio Radio M.
Khaled Drareni de retour après une quinzaine de jours d’absence, a posé d’emblée scène dans une chronique sur les évènements de la semaine. Au CPP, on s’est interrogé sur la forme choisie pour procéder à l’interpellation du général Benhadid alors qu’il aurait pu, comme cela est de mise pour les affaires de diffamation, être convoqué à venir s’expliquer.
Adlène Meddi qui intervenait par Skype a relaté les circonstances de l’interpellation du général en indiquant qu’il y aurait eu, en plus de celle annoncée par Ali Haddad, une plainte du ministère de la défense nationale contre le général Benhadid.
El Kadi Ihsane a souligné que pour Radio M, la parole de M. Benhadid, au-delà de ses avis tranchés, était digne d’être entendue car elle est au centre du débat actuel: la succession ou de qui décide de la succession.
Un enjeu d’autant plus important, estime Saïd Djaafer, que le « conclave » des « grands électeurs » de l’armée qui décide du choix du président n’est plus fonctionnel alors que les conditions d’une élection libre ne sont pas réunies.
DRS canal historique
Akram Kharief a relevé au passage que pour les anciens officiers mis à la retraite depuis les années 2000, ce qui se passe est « normal » et même « positif » dans une armée où se pose une question de transition générationnelle.
Dans la seconde partie, la sortie de Daho Ould Kablia, ancien du Malg, « canal historique du DRS » a été évoquée, de même que la « guerre déclarée » entre Abdesselam Bouchouareb et Issad Rebrab.
Ould Kablia exprime, peut-être, une inquiétude du « canal historique » vis à vis d’une perte d’influence du DRS dans les grands choix politiques, note Akram Kharief. Quand Ould Kablia dit que Bouteflika n’a pas une « culture démocratique », cela est vrai, note Saïd Djaafer, mais cela vaut pour l’ensemble du système et de ses acteurs.
Les hommes d’affaires futurs « conclavistes »
Les hommes d’affaires seront-ils ceux qui remplaceront le « conclave » s’est-on interrogé. En tout cas, il a été relevé une « guerre de position » entre deux types de capitalisme. Entre un Ali Haddad, qui a soutenu Bouchouareb dans sa « bagarre », et Issad Rebrab, ce sont deux types d’hommes d’affaires différents.
Le premier, Haddad, est objectivement encore lié au pouvoir, alors que le second s’est « émancipé » en prenant une dimension internationale. Accessoirement, Bouchouareb marque le « pouvoir » de la bureaucratie sur l’homme d’affaires qui se serait trop autonomisé.
Mais, un consensus s’est établi au CPP pour dire que ces batailles de positionnement du monde des affaires et cette affirmation du « pouvoir bureaucratique » font partie de l’enjeu central : la succession de Bouteflika.
Extraits vidéo : http://bit.ly/1P8LUXf