Commenter ou non ? Telle était la question qui a divisé les journalistes de l’émission Café presse politique de Radio M du jeudi 28 avril qui s’est ouverte par la visite médicale du président Abdelaziz Bouteflika à Genève.
Si pour Ihsane El Kadi, directeur d’Interface Médias, l’agence éditrice du site économique Maghreb Emergent « le sujet est grave car la santé du président suscite des craintes chez beaucoup d’Algériens, notamment de la diaspora », pour Saïd Djaafer, directeur éditorial du Huffington Post Algérie, « il n’y a pas grand chose à dire » car à défaut d’information, les commentaires aboutissent souvent à « des discussions sans fin de spéculation ».
« On a un Président malade qui fait un 4e, on sait qu’à n’importe quel moment il peut être plus mal et la manière dont ça se gère, nous échappe complètement, en tant que citoyens et journalistes », a développé Saïd Djaafer. « C’est ça le 4e mandat, une situation où tout est dépendant de l’état de santé d’un président sur lequel on n’a pas d’information ».
Une opinion partagée par Abed Charef, journaliste politique, qui répète régulièrement que tel est « le 4e mandat » : « La présidence est muette sur l’état de santé d’un président muet ».
D’un avis différent, Sid Ahmed Hammouche, journaliste algérien installé en Suisse, a déclaré que c’était « aux médias algériens de faire leur travail d’investigation » tout en évoquant plusieurs pistes de lieux d’hospitalisation possibles du Président.
Que cache la tournée de Khelil dans les zaouïas ?
Sur ce sujet, les journalistes du CPP ont été plus disserte même si la réponse est loin d’être tranchée. « J’exclus un retour de Khelil aux affaires car ce serait une véritable déclaration de guerre aux Algériens s’il revient à un poste officiel », a estimé Abed Charef. « Pourquoi il fait ça? Je suis intrigué ».
De son côté, Ihsane El Kadi, reste sur ses interprétations classiques « d’un criminel en col blanc » qui serait dans une « contre-attaque ». « Deux attitudes s’offrent à lui : soit il reste caché, soit il devient conquérant », a commenté le rédacteur en chef de Maghreb Emergent en privilégiant la seconde piste : « A mon avis Khelil essaye de se déployer pour être en meilleure position afin de pouvoir mieux se défendre car ses affaires avec la justice ne sont pas terminées ».
Panama Papers, rachat d’El Khabar et emprunt obligataire
Tels ont été les différents thèmes abordés en seconde partie d’émission. « D’où viennent les fonds qui ont alimenté le compte et la société écran du ministre algérien de l’industrie, Abdeslam Bouchouareb [NDRL cité dans les Panama Papers] ? » a interrogé Ihsane El Kadi. « Ils viennent d’Algérie ! Il y a donc manifestement évasion fiscale », a-t-il poursuivi.
Pour finir, le CPP s’est conclu sur une question ouverte posée aux auditeurs de Radio M par Souhila Benali, présentatrice de Radio M : « Allez-vous acheter des emprunts obligataires ou pas ? ». Une réponse à partager sur les réseaux sociaux de la webradio.
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